Ceux-ci ont droit aux pages en couleurs, à la première page
et à la chanson de la comédie musicale « Hair » (1968) : « Laissons
entrer le soleil. »
« Pétrifiés dans
nos manteaux d’hiver
Refoulés aux
frontières du mensonge
Des nations qui
crèvent »
Le reporter participe à la convivialité qui a régné en ces
lieux, jusqu’à s'y enivrer littéralement, et retient bien sûr la méfiance de l’un de ses
interlocuteurs envers les réseaux sociaux coïncidant avec les choix militants
de l’équipe rédactionnelle. La parution bimestrielle est parfois en décalage
avec l’actualité qui leur fait ignorer les multiples incendies sur Grenoble, mais
cette distance n’est pas mise à profit pour décoller le nez de devant les
palettes enflammées et donner des éléments de réflexion, entrer dans la
complexité politique.
L’immersion d’un autre « journaliste » parmi les
militants de La République en Marche ne témoigne pas de la même empathie, on
pouvait s’en douter.
Si je reste toujours troublé par l’absence de signature des
articles, l’affichage de leurs opinions est honnête, on sait à quoi s’en tenir
et la formulation des aléas rencontrés lors de leur rapportage rend vivante la
lecture. Cependant leur regard est souvent auto-centré : on le savait déjà
qu’ils se déplacent en vélo. Mais ce qui apparaissait dans d’autres numéros,
leur détestation très personnalisée de
certains acteurs de la vie locale, arrive à être malsaine et dessert leur
critique.
A quoi bon occuper tant de place en narrant par le menu leur
différent avec l’ancienne directrice de l’hôpital Nord pour mettre en évidence
les difficultés des urgences ?
Ils sont dans la ligne Ruffin lorsqu’il s’en prend aux
personnes : « Je hais Macron ! » et participent à une
dégradation du climat politique en donnant la parole exclusivement à une
employée en conflit avec la députée Emilie Chalas dont ils traitent par le
mépris les menaces proférées à son égard.
Alors que la mise en évidence de stratégie de e-réputation
est intéressante, leur acharnement à l’égard de la directrice de cabinet du
maire de Pont de Claix participe de cette atmosphère délétère et il faut
s’attendre avec un procès qui s’annonce, à quelques tacles à nouveau contre des
dirigeants d’Emmaüs Grenoble.
Leurs diatribes par rapport à la technologie gagneraient en
profondeur en évitant de remettre au centre de la cible le président de
Clinatec, Benabib, qu’ils ne lâchent pas depuis des années. Et pourtant il y a à dire : les
évolutions de la poste visant à « faire
de la connaissance clients le levier de la performance de chacune des branches
du groupe » en passant par l’intelligence artificielle nous donnent
envie de rejouer la partition :
« Tués de rêves
chimérique
Ecrasés de certitudes
Dans un monde glacé de
solitude ».
Régulièrement je me fais traiter d'obsédée parce que j'ai de la constance par rapport à mes critiques de la modernité. Constance, et fidélité par rapport à ce que/ceux que je n'aime pas.
RépondreSupprimerC'est curieux, mais dans l'ensemble nous n'avons pas vraiment le droit de ne pas aimer, et l'amour qu'on nous prêche est bien fadasse pour mes goûts.
Si tu as des doutes, il faut regarder les pages critique des livres d'Amazon. Dans l'espace de quelques années, des critiques extraordinairement foisonnantes, qui étaient le miroir du meilleur de la démocratie ont cédé la place à un fourre-tout tiédasse rempli de fautes d'orthographe par dessus le marché.
On peut débattre sur les attaques contre les personnes, et surtout, sur le statut de la personne dans notre civilisation de masse à l'heure actuelle. Pas de "personne" sans la possibilité d'attaques contre la personne.
Encore une fois, personne ne nous a jamais dit que nos vies allaient être...sans histoire ?? affects ?? (négatifs pour contréquilibrer les positifs, pendant qu'on y est)
Avec le problème de la haine surgit inévitablement le constat que le tiers EXCLU est structurant pour la cohésion d'un groupe quelconque. Une autre manière de dire que nous fondons nos appartenances sur des exclusions en même temps. Et qui dit "exclusion" dit haine, d'une manière ou d'une autre.
C'est incontournable pour moi, et axiomatique, même.