Nous devons choisir entre San Fermo et le Complesso dei Duomo à cause des horaires de fermeture.
Nous nous décidons pour la cathédrale.
Là aussi, nous avons droit aux audio guides en français qui nous orientent en premier vers le baptistère San Giovanni in Fonte.
Il vaut le coup d’œil surtout pour sa cuve de forme octogonale, chiffre symbolique qui indique le jour suivant soit le shabbat soit les 7 jours de la genèse. La taille importante de la « piscine » provient du besoin d’immersion totale pour le baptême marquant la mort de l’homme ancien et la naissance à une vie nouvelle.
Chaque face montre une scène biblique en bas-reliefs, parfaitement identifiables, notamment le massacre des innocents dans laquelle un bébé éventré retient ses intestins dans ses mains ou encore la fuite en Egypte surmontée de colonnes dont l’un des chapiteaux représente un chat qui mange une souris, signe de danger. En face du baptistère, l’atrium de Santa Maria Matricolare permet grâce à des fouilles archéologiques d’apercevoir des restes de fondations et de sépultures de l’époque romane à un niveau inférieur. Un triptyque sculpté de la Madone à l’enfant accompagnée de deux saints et un donateur occupe le mur du fond mitoyen de l’église Sant’Elena. Devant cette œuvre, un os suspendu de belle taille rappelle l’os de baleine de la place de la Signori, sans explication connue.
Nous jetons un regard rapide dans l’église Sant’ Elena baignée dans
une belle lumière, un peu bousculés par le temps puis nous nous rendons
à la cathédrale par l’extérieur car l’accès intérieur vient de fermer.
Nous commençons par l’intérieur,
surprenant par ses multiples chapelles
Renaissance financées par des riches
familles et entourées de fresques en
trompe l’œil dans un camaïeu de bleus et gris unitaires.
Dans l’une d’elle,
près du confessionnal éclairé qui attend le pécheur, se tient le retable de L’Assomption du Titien, dans l’obscurité.
Pourtant la cathédrale parait assez lumineuse grâce à ses voûtes unies et blanches.
Près du chœur se font face deux
orgues richement décorés de dorures et de panneaux latéraux recouverts de
tableaux malheureusement trop sombres pour en deviner le sujet. G.et J. avant
de s’asseoir près du confessionnal et éloignés de moi paraissent touts petits
dans un rayon de soleil et donnent l’échelle de ce bâtiment monumental. Nous
prenons le temps en sortant de contempler
la façade de style lombard comme San Zeno mais moins parfaite, moins
fine et « réussie » que sa consœur au niveau des bas-reliefs, des
stries horizontales crème et roses et des proportions.
Nous déambulons dans les rues vers la piazza delle Erbe,
faisant au passage un brin de causette en italien à une vieille dame à la
démarche peu assurée mais souriante et coquette avec son rouge aux lèvres et sa
petite robe noire, ravie de nous entendre nous extasier sur la beauté des
ruelles au soleil déclinant.
Nos pas
nous mènent au bout de la rue de la casa de Giuletta, face à des vestiges de
l’époque romaine exhumés au centre de la
route et de la porte Leona encore debout au milieu des maisons.Nous nous offrons une glace dans une gelateria bio bardée de références de qualité, sans ceci sans cela, mais nettement moins parfumée que celle du Ponte Pietra.
Nous longeons tranquillement le fleuve que nous traversons pour récupérer la voiture indésirable dans les emplacements bleus/jaunes réservés aux véronais à partir de 20h.
Avant de rentrer, nous voulons monter sur la colline
au-dessus de la vieille ville en prenant la route derrière San Stefano vers le
musée archeologico et attendre le coucher du soleil. Nous trouvons même une
place pour la machina, mais le soleil nous boude derrière les nuages qui
s’étendent uniformément. Tant pis, la vue est bien belle et les cigales
stridulent avec conviction une dernière fois pour saluer la fin du jour. Je choisis la photo du syndicat d'initiative, je ne peux pas lutter pour les couleurs.
Nous arrivons à notre logis à la nuit tombée, assoiffés mais
pas affamés, sans tarder nous gagnons notre lit.
Très belles images qui me donnent très envie de connaître cette ville où je n'ai pas encore mis les pieds. Merci.
RépondreSupprimerPour les glaces bio... ça ne me surprend pas plus que ça. Des fois je trouve que la mentalité bio s'associe à une espèce d'ascétisme que je trouve louche, et pas très appétissant, pour moi, en tout cas.