mercredi 20 septembre 2017

Venise en une semaine # 2

La nuit a été reconstituante sous le ventilateur et le silence. 
A 8h, courses au Spar installé dans un petit Théâtre de l’autre côté du canal pour acheter jus d’orange, et biscuits de fabrication locale, dont des "bussolai" en forme de « S » comme le Canal Majeur, après recherche il ne s’agissait pas des "zaletti" à la farine de maïs autre spécialité vénitienne.
Nous cheminons en ce matin radieux, accompagnés du chant des cigales, l’appareil photo toujours prêt, à travers le quartier Santa Croce puis celui du  Dorsodoro.  
Face à l’île de la Giudecca et son Ponte Longo, nous suivons la large promenade des zaterre, sous les rayons ardents du soleil réfléchis par le dallage de pierres blanches. Cependant, la chaleur est supportable, l’air léger.
Nous sommes attirés par le pavillon de l’île de Grenade qui participe à la biennale d’art contemporain: derrière des mobiles constituées de couvercles de conserves de poissons,
dans une pièce aux dimensions modestes, des toiles blanches suspendues imprimées comme des batiks avec des portraits dans les tons bleus, laissent percevoir en ombre chinoise de fins coraux fixés à l’arrière.
Dans la salle suivante trônent deux statues d’enfants en plâtre blanc portant des lunettes de natation et brassards recouverts de concrétions comme s’ils avaient longuement séjourné sous l’eau. L’idée est de Jason deCaires Taylor qui a travaillé depuis longtemps les sculptures immergées comme l’attestent des photographies de bustes humains recouverts  de madrépores. Quelques vidéos et une œuvre intitulée «  Trubli » installant dans une pièce noire des lunettes optiques sur deux plateaux en équilibre encadrés par le mot « vérité » écrit sur le mur dans toutes les langues, complètent cette introduction matinale dans la modernité de l’art.
Nous reprenons notre route sous le soleil pour regagner «  La punta della Dogana » qui exhibe en sa pointe une sorte de sirène contemporaine monumentale.
Elle abrite dans un bâtiment investi par François Pinault une exposition qui ne nous emballe guère : «  Tresures from the Wreck of the unbelivable » de Damien Hirst.
Le récit est tellement ambitieux qu’il en est vain et sonne le creux comme bidon. Il s’agit de la découverte fictive d’une épave contenant les trésors amassés par un esclave romain affranchi, d’où la présence de pièces de monnaie, bijoux et statues de différents matériaux mis en évidence sous des vitrines éclairées dans des pièces obscures.
Quant aux statues de pacotille, certaines à la cire perdue, elles sont réalisées dans des matériaux sans noblesse couverts systématiquement de coquillages divers, coraux chatoyants, ou anémones de mer, trop régulièrement répartis. L’ensemble évoque des produits dérivés de BD plus ou moins fantastiques. Au mur des vidéos nous montrent des hommes-grenouilles visant à donner l’illusion qu’ils ont découvert et fait émerger des objets venus du passé : un concept bien vite épuisé.
Grâce à une brochure en français, nous identifions tous les mythes revisités de l’antiquité égyptienne, romaine, grecque, orientaux ou autres avec Mickey et Dingo.
Nous retrouvons la lumière et la chaleur du dehors appréciée après la clim' exagérée du musée et prenons la direction du palais Grassi autre possession de Pinault pour une durée de 30 ans.
 Le billet de 18 € par personne acheté à la Pointe de la douane nous permet aussi d’accéder aux deux palais de la huitième fortune de France.
En chemin nous nous installons sur l’une des deux tables à l’extérieur de la trattoria «  Ai Cugnai » Dorsoduro. vio 857. Heureux choix. La salade de poulpes avec céleri, haricots verts, tomates et courgettes, ainsi que le foie à la polente enseveli sous les oignons, spécialité vénitienne, se révèlent délicieux. D’ailleurs des gondoliers ont réservé faisant renoncer de nouveaux clients appâtés.

1 commentaire:

  1. Merci de me faire un avertissement de tous les lieux que j'éviterai à l'avenir comme la peste, Guy, et le musée Pinault en fait partie.
    Je n'aime pas la pacotille, et ne comprend guère la fascination française pour elle... depuis longtemps maintenant quand une tante de mon mari vivant à Nice mourrait d'envie de me montrer le casino Loews, alors que je n'avais d'yeux que pour l'Hôtel de Paris...
    Les deux côtés de l'Océan Atlantique se regardent en chiens de faïence...

    RépondreSupprimer