samedi 16 septembre 2017

Chronique d’une fin de règne. Patrick Rambaud.

Au-delà des péripéties d’une comédie du monde ancien contées par un auteur que j’apprécie  http://blog-de-guy.blogspot.fr/2015/05/labsent-patrick-rambaud.html , ces 200 pages remettent en mémoire nos années récentes dont l’accumulation de déraisons nous a mithridatisés.
Nous avons droit d’emblée à un portrait de notre société se fragmentant sous l’uniformité :
«  Le style des centres commerciaux avait mangé le monde et personne ne semblait s’échapper de leurs coursives et de leurs escalators qui tiraient les foules anonymes vers les boutiques, des mangeoires, des trains. »
Des anecdotes oubliées ne sont pas inutiles à revisiter :
 « Ce monarque saoudien arriva un jour de son pays de sable, de limousines et de têtes coupées, afin de profiter avec sa maisonnée de sa luxueuse villa de Vallauris, au bord de l’eau ; ce fut la résidence de Rita Hayworth rebaptisée Château Aurore».
Le sentier pédestre autour de cette maison fut interdit un moment. 
Avec le ton rappelant «  l’album de la Comtesse » des années gauliennes dans le « Canard », la chronique est toujours savoureuse quand tentait de sévir à nouveau Nicolas le Flambardl'Eclaté, l'Engourdi, l'Oublieux, le Vaseux, auquel l’auteur de « La bataille » a consacré six ouvrages. 
François Le-Souple, L'hésitant, Le triste… parait plus pâle dans un contexte plus lourd.
Le livre se clôt sur sa déclaration de non candidature et l’on aurait bien continué avec cette belle langue que défend et sert à merveille l’académicien Goncourt, alors que : 
« Le Donald fut élu à la Maison Blanche malgré ses mauvaises manières, ses injures, sa vulgarité et ses énormes mensonges, mais la vérité semblait ne plus servir à rien »

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