La nuit a été reconstituante sous le ventilateur et le
silence.
A 8h, courses au Spar installé dans un petit Théâtre de l’autre côté
du canal pour acheter jus d’orange, et biscuits de fabrication locale, dont des
"bussolai" en forme de « S » comme le Canal Majeur, après recherche il
ne s’agissait pas des "zaletti" à la farine de maïs autre spécialité vénitienne.
Nous cheminons en ce matin radieux, accompagnés du chant des
cigales, l’appareil photo toujours prêt, à travers le quartier Santa Croce puis
celui du Dorsodoro.
Face à l’île de la Giudecca
et son Ponte Longo, nous suivons la large promenade des zaterre,
sous les rayons ardents du soleil réfléchis par le dallage de pierres blanches.
Cependant, la chaleur est supportable, l’air léger.
Nous sommes attirés par le pavillon de l’île de Grenade qui
participe à la biennale d’art contemporain: derrière des mobiles constituées de
couvercles de conserves de poissons,
dans une pièce aux dimensions modestes, des
toiles blanches suspendues imprimées comme des batiks avec des portraits dans
les tons bleus, laissent percevoir en ombre chinoise de fins coraux fixés à
l’arrière.
Dans la salle suivante trônent deux statues d’enfants en plâtre
blanc portant des lunettes de natation et brassards recouverts de concrétions
comme s’ils avaient longuement séjourné sous l’eau. L’idée est de Jason
deCaires Taylor qui a travaillé depuis longtemps les sculptures immergées comme
l’attestent des photographies de bustes humains recouverts de madrépores. Quelques vidéos et une œuvre
intitulée « Trubli » installant dans une pièce noire des lunettes
optiques sur deux plateaux en équilibre encadrés par le mot
« vérité » écrit sur le mur dans toutes les langues, complètent cette
introduction matinale dans la modernité de l’art.
Nous reprenons notre route sous le soleil pour regagner « La punta della Dogana »
qui exhibe en sa pointe une sorte de sirène contemporaine monumentale.
Elle abrite dans un bâtiment investi par François Pinault une
exposition qui ne nous emballe guère : « Tresures from the Wreck of
the unbelivable » de Damien Hirst.
Le récit est tellement ambitieux qu’il en est vain et
sonne le creux comme bidon. Il s’agit de la découverte fictive d’une épave contenant
les trésors amassés par un esclave romain affranchi, d’où la présence de pièces
de monnaie, bijoux et statues de différents matériaux mis en évidence sous des
vitrines éclairées dans des pièces obscures.
Quant aux statues de pacotille, certaines à la cire perdue, elles sont réalisées dans des matériaux sans noblesse couverts systématiquement de coquillages divers, coraux chatoyants, ou anémones de mer, trop régulièrement répartis. L’ensemble évoque des produits dérivés de BD plus ou moins fantastiques. Au mur des vidéos nous montrent des hommes-grenouilles visant à donner l’illusion qu’ils ont découvert et fait émerger des objets venus du passé : un concept bien vite épuisé.
Grâce à une brochure en français, nous
identifions tous les mythes revisités de l’antiquité égyptienne, romaine,
grecque, orientaux ou autres avec Mickey et Dingo.Quant aux statues de pacotille, certaines à la cire perdue, elles sont réalisées dans des matériaux sans noblesse couverts systématiquement de coquillages divers, coraux chatoyants, ou anémones de mer, trop régulièrement répartis. L’ensemble évoque des produits dérivés de BD plus ou moins fantastiques. Au mur des vidéos nous montrent des hommes-grenouilles visant à donner l’illusion qu’ils ont découvert et fait émerger des objets venus du passé : un concept bien vite épuisé.
Nous retrouvons la lumière et la chaleur du dehors appréciée
après la clim' exagérée du musée et prenons la direction du palais Grassi autre possession de
Pinault pour une durée de 30 ans.
Le billet de 18 € par personne acheté à la
Pointe de la douane nous permet aussi d’accéder aux deux palais de la huitième
fortune de France.
En chemin nous nous installons sur l’une des deux tables à
l’extérieur de la trattoria « Ai Cugnai » Dorsoduro. vio 857.
Heureux choix. La salade de poulpes avec céleri, haricots verts, tomates et
courgettes, ainsi que le foie à la polente enseveli sous les oignons,
spécialité vénitienne, se révèlent délicieux. D’ailleurs des gondoliers ont
réservé faisant renoncer de nouveaux clients appâtés.
Merci de me faire un avertissement de tous les lieux que j'éviterai à l'avenir comme la peste, Guy, et le musée Pinault en fait partie.
RépondreSupprimerJe n'aime pas la pacotille, et ne comprend guère la fascination française pour elle... depuis longtemps maintenant quand une tante de mon mari vivant à Nice mourrait d'envie de me montrer le casino Loews, alors que je n'avais d'yeux que pour l'Hôtel de Paris...
Les deux côtés de l'Océan Atlantique se regardent en chiens de faïence...