Le metteur en scène par ailleurs directeur de la MC2 est
plus subtil dans la présentation de la première pièce de Mauvignier, écrivain
contemporain majeur, que dans son prêchi-prêcha initial concernant la réforme
des retraites et le sort des intermittents pendant la COVID.
Torreton est revenu dans la maison de son père avec sa femme
Anne Brochet qui ne veut pas s’éterniser dans ce lieu qui est aussi celui où a
disparu leur fille, Elisa. Ce titre excessif et banal comporte le mot amour que les dénis ont empêché de voir tout au long de la pièce.
Une fille vient frapper à la porte. Le petit fils qui n’était pas venu à l’enterrement revient
pour aider ses parents à se défaire ou à vivre avec leurs fantômes.
Bien que
les cris dominent, les non-dits sont bien dits, et les ambiguïtés ne brouillent
pas le propos donnant plus de poids aux souvenirs, à l’imaginaire qu’à un
présent affolé.
Le décor sobre ne disperse ni l’attention ni les tensions
tout en jouant sur les filtres qui peuvent s’interposer entre la réalité et
nous les spectateurs de théâtre, une fois nos
écrans mis à recharger.
Souvent
les livres se font adapter au cinéma, je serais curieux de lire le livre qui
pourrait être tiré de ce « polar métaphysique ». Il gagnerait peut
être en intériorité, en émotion, avec encore plus de silence.
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