Bien avant les petits Biafrais, les enfants chinois étaient
cités pour forcer les enfants occidentaux à finir leurs assiettes ; ce
n’est plus le cas.
J'avais écrit: « D’ailleurs on
n’entend plus beaucoup d’échos de famines de par le monde en dehors des
conflits » alors que mon quotidien vespéral rendait compte d'une alerte de l'ONU : « le nombre des personnes en insécurité alimentaire ( 250 millions) a triplé en six ans».
N'empêche: il est plutôt question de droit à l’avortement ou des libertés LGBT+
qui mesurent essentiellement le degré de liberté d’une nation.
Avons-nous mesuré les progrès
qui permettent de vivre plus dignement, de vivre tout court, sur notre planète
épuisée qui croule sous le nombre de ses occupants ?
Les frontières se hérissent de murs, mais Sébastopol n’est
pas que le nom d’un boulevard parisien, près et loin fricotent, passé et
présent tricotent.
Héritiers bâtards des lumières, nous avons perdu Dieu et nos désirs
d’enfants, alors que la religiosité gagne ailleurs grâce aux intégristes et leurs familles nombreuses.
J’ai l’impression de déclencher un souffleur à feuilles
mortes en essayant de distinguer le vrai du faux dans le fatras des mots à
notre disposition.
Sans avoir mis en titre le mot « brouillé »,
j’avais déjà usé du terme tant les brumes (de
chaleur) nous enserrent.
Quand la liberté de l’individu qu’on voulait avec l’école,
émanciper, ne veut plus s’inscrire dans la société, la fraternité est méprisée. Les titres de la presse qui avaient un certain prestige du temps du papier jouent avec la forme brève, le titre polémique en version web.
Quand la valeur du travail ne se mesure plus qu’en €uros et
que sont ignorés les aspérités de la vie, le rapport au réel est bouleversé.
Tout est arasé, et comme certains sommets de la littérature
ou de la culture en général paraissent inaccessibles autant les mépriser. Et
c’est ainsi que des démagos flattent les ignorants en traitant d’arrogants
ceux qui étaient familiers des exigences intellectuelles plutôt que de d’amener leurs
followers vers une complexité ardue.
Les limites entre l’homme et la machine, entre l’homme et
l’animal voire avec « le concombre masqué », entre l’homme et la
femme, sont bousculées. Les distances entre jeunes et vieux peuvent à la fois
être niées ou exacerbées.
Un mineur parmi ses ancêtres est plus prestigieux que des quartiers de noblesse : le transfuge de
classe en fera des tomes pendant que bébé requiert ses droits d’auteur.
3000 milliards d’€uros de dette ne comptent pas.
Celles et ceux qui reprochent à l’occident colonisateur
d’avoir voulu imposer ses valeurs n’arrêtent pas de vouloir dicter à leurs
congénères, le contenu de leurs assiettes, de leurs lits, de leurs livres :
y a bon Banagnangnan !
Sur les ondes, les bienveillants les plus doux compatissent
avec les plus radicaux, cultivant un goût pour le barouf et
la haine. Alors qu’ils rejettent le « en même temps » centriste, ils aiment les
dits pacifistes qui viennent à la manif, cagoulés.
Les masques « anonymus » étaient tendance et les
pseudos sont la règle sur les réseaux sociaux, mais je suis choqué que dans les
reportages l’habitude se répand de
s’exprimer sous des noms d’emprunt. Sans invoquer le courage partie prenante
des romans de chevalerie, pourrait-on évoquer la responsabilité ?
Ainsi chaque matin se révisent les vertus de nos grands-mères alors que
dans la foulée est dénoncé l’héritage des boomers.
« France, mère des arts, des armes et des
lois...", pourquoi veut-on toujours y brouiller les premiers avec les
derniers? »
Françoise Sagan.
Mais Guy... j'entends des accents de Jérémie, là !
RépondreSupprimerParmi les choses qui m'étonnent, c'est la faculté d'ouvrir un livre des anciens en France, en Occident, en s'imaginant que puisque c'est vieux, c'est loin, et sans rapport avec l'actualité.
On parle souvent d'individualisme comme égoïsme, comme le fait d'ignorer l'autre, mais je trouve qu'au point où nous en sommes, cet individualisme---que j'appelle égocentrisme cartésien, est le signe que nous nous sommes emprisonnés dans nos têtes, comme nous cherchons à nous... isoler ? dans nos maisons, quand nous en avons. La distance qui nous sépare d'autrui (quand il est en chair et en os, notre PROCHAIN, et pas un concept lointain) est immense, et source de souffrance. Mais nous continuons à cultiver un style de vie qui exacerbe cette distance, jusqu'au... sans contact des cartes bancaires !
Ah, les paradoxes de l'Homme !