Ce n’est pas que la grand-mère du comédien qui écrit bien,
l’ait dorloté particulièrement, mais de la même façon qu’elle était écolo avant
la mode, elle a donné de l’amour sans le crier.
Une enfance à la campagne, simple, où rien ne se perd :
Les bruits : « Les
flèches de lait tombant dans le fer blanc, les basses continues des mâchoires pleines
de foin, le cliquetis de chaînes râpant le bois de la mangeoire, un sabot
piaffant, une dégringolade de bouse, un long soupir de vache soulagée, les jets
d’urine, le gazouillis d’une hirondelle allant et venant dans l’étable, les
claques de tes mains sur les croupes récalcitrantes… »
Les saveurs, les odeurs, les mots rares donc
importants : « ils ne savent
plus quoi inventer », « on
va pas gâcher ça » ou l’on boit le café « s’il y en a de fait » et il y en a toujours.
Torreton s’était payé Depardieu lors de son exil fiscal, les
lecteurs du Figaro ne lui ont pas pardonné en commentaire d’un article sympa
sur Internet à propos de ce livre.
De la même façon qu’il consacre quelques pages à la façon
d’autrefois de donner plusieurs vies à un sac plastique, il retient les
sensations d’une autre époque, nous les redonne sans couleurs trafiquées. Le
labeur, la vie qui va, s’en va, les étourderies et ce joli recueil.
Même si la
Normandie n’est pas le Dauphiné et nos histoires différentes,
j’ai retrouvé l’odeur des ficelles de lieuse et le souvenir d’un amour éperdu,
qu’enfant, j’ai porté à la mienne de mémé.
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