Le titre ne ment pas : pour le casting d’un film à
tourner dans un quartier d’une banlieue chti l’équipe de réalisation a choisi
les personnalités adolescentes les plus rétives, les plus difficiles, les plus
blessées, les plus vibrantes.
Garçons et filles très crédibles vont se révéler magnifiques
en tant qu’acteurs.
Les pires sont les meilleurs.
La formule est facile bien que l’intensité des échanges
porte à utiliser des mots absolus.
L’œuvre riche, modeste et ambitieuse aurait pu être
édifiante… pas du tout.
L’acteur qui joue le metteur en scène organise le tournage
et porte un regard sans surplomb sur une jeunesse butée et tendre. Sa bonne
volonté parfois maladroite est bousculée, sans que la générosité du film ne
tombe dans la mièvrerie.
Dans le genre film dans le film, nous sommes amenés à nous demander
sans cesse où s’arrête la réalité. Les réalisatrices de ce docu-fiction
n’hésitent pas à poser l’éternelle question de ce qui doit être montré de la
cité Picasso où celui qui a donné son nom à tant de lieux périphériques
n’aurait pas eu besoin de déstructurer le tableau à peindre là bas, c’est fait.
Elles n’insistent pas quand une séquence dévoile une entrée
dégradée, un mur qui part en lambeaux, c’est qu’il y a tant à montrer pendant
une heure quarante : l’expression des émotions, la pudeur, l’impudeur, le
poids des mots… et les parents dans tout ça ? Qui parle, qui peut parler ?
Ce mélange de fiction et de documentaire m'interroge beaucoup. Surtout ce qui m'interroge c'est comment la caméra, et l'image gagnent du terrain dans nos vies. Cela me semble.... néfaste pour pouvoir différencier fiction et non fiction. Et cela me semble néfaste pour la représentation et la délimitation de l'espace public et l'espace privé.
RépondreSupprimerCertes les intentions sont bonnes, mais... on a déjà dit que le chemin vers l'enfer était pavé de bonnes intentions, et avant qu'il n'y ait des almanachs pour transmettre la bonne parole.