Comme il en est des travaux à mener au jardin suivant les
saisons, voilà comme de coutume, ma livraison de début d’année tellement plus
rétrospective que prospective.
Les premières pages fleurent bon le champignon, le miel, les
plantes médicinales, et tout est répertorié :
en février « les
pies s’accouplent à partir du 15 ».
Une place est prévue pour compléter la date du départ des
hirondelles.
Les dictons se renouvellent :
« Se faire aimer
prend des années, se faire haïr prend cinq minutes »
« On ne commande
à la nature qu’en lui obéissant. »
« Apprends avec
peine, tu sauras avec plaisir ».
La rubrique concernant
les centenaires s’étoffe d’année
en année, 14 500 étaient recensés en 2008, ils sont plus de 21 000
aujourd’hui (record d’Europe). C’est la génération de la guerre et plusieurs
d’entre elles ont été héroïques, la « Marianne » de Crémieu ou la FTP
de Saint Laurent à Grenoble. L'une d'elles rapporte des conditions de vie particulières
à Saint Véran dans le Queyras quand un cartable en bois servait de luge.
Marie Jeanne de son nom de résistante (Paulette Jacquier- Roux) de la Frette, disparue en
1975, m’avait accordé un entretien lorsque je cherchais des témoignages sur la
seconde guerre pour mes élèves. Son histoire incroyable est racontée : combattant au col du
Banchet, faite prisonnière, elle s’échappa et reprit le combat.
D’autres personnalités locales sont mises à l’honneur :
François-Jacques Larderel a laissé son nom à un village de Toscane, Larderello,
pour lequel il a su tirer partie de la chaleur dégagée dans une zone volcanique
parsemée de sources chaudes : il fut un des pionniers de la géothermie.
Céleste Mogador, de son vrai nom Céleste Venard
issue d’une famille dauphinoise noble a laissé son nom à un théâtre parisien,
elle a inventé le french cancan.
Saint Georges
d’Espéranche, passé de 3000 à 3500
habitants en 10 ans, située dans la sphère d’influence de Lyon, essaie de ne pas devenir un
village dortoir. Berliet et l’Unité hermétique de La Verpillière procuraient
des emplois, maintenant ceux-ci sont répartis entre Lyon, Bourgoin et Vienne avec une zone
d’activité au carrefour La Fayette à la sortie du village. Le croisement porte le nom de La Fayette, depuis que le marquis fit un grand banquet
électoral en opposition à Charles X en 1829.
L’attention à la météo
n’est plus anecdotique dans le rappel des nouvelles de l’Isère de l’année
dernière où le recensement fait apparaître une perte de 300 habitants à
Grenoble et un gain de 1600 habitants à Bourgoin.
Les rubriques sont immuables :
la chanson :
« C’est la
mésange et le pinson (bis)
Voulant se marier tous
deux,
Landerinette,
Voulant se marier tous
deux
Landreriron »
Les expressions dauphinoises:
« être bien
mis », « être remonté »
Les plantes :
salsifis des prés
et les fruits : la
poire de Montluçon.
Les bêtes : comment distinguer une couleuvre d’une
vipère qui se disait en patois « la barbotte » dans les Terres froides
ou « lou gisclar » à Dieulefit pour l’une et le « vipiau »
à Saint Chef pour l’autre.
Le matefain parmi
les recettes.
Les choses disparues : les « cribs » : les séchoirs à maïs qui formaient comme
des murs dorés dans les campagnes des années 60. Ils ont presque tous disparus
comme les punitions à l’école et les courses cyclistes d’amateurs.
Au col du Barioz ou en Mathéysine des bénévoles
persistent à faire vivre de petites des stations de ski.
Selon Fafois, une parole d’honneur vaut mieux
qu’un serment : "un serment ça se prête, alors qu’une parole d’honneur ça
se donne."
Instructif et agréable à lire. Merci.
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