« Au fond, les
vieilles amours étaient comme ces tapisseries décaties aux murs des châteaux
forts. Un fil dépassait, vous tiriez dessus par jeu, et tout se détricotait
dans la foulée. En un rien de temps, il ne restait plus que la trame, les
manies et les névroses à découvert, le rêve agonisant en ficelles sur la
moquette. »
Les histoires d’amours de quadras, de jeunes gens et de
moins jeunes, bancales ou fusionnelles, évitent le gnangnan.
« on utilisait
donc des services en ligne pour remplir son pieu comme son caddie. »
Sous des musiques élémentaires,
« Tan tan tan
tatatan »
«On dit que la vie,
c'est une folie
Et que la folie, ça se danse »
Et que la folie, ça se danse »
Le propos est nostalgique et pénétrant, furieusement de
notre temps, en même temps.
« Elexia
proposerait d’ici peu des formations au management inclusif, des conseils en
transition, des modules de design comportemental, des audits des systèmes
cognitifs, des outils de prospective environnementale et collaborative. »
Ce serait comme un Houellebecq approuvé par les
« Inrocks », avec une écriture parfaite aussi bien dans les scènes de
sexe ou la description d’un paysage glacé, dans un open space ou une halle des
sports à Epinal, à Castorama.
Tout est intense, à toutes les étapes de la vie, les
énergies et l’ennui, un étang :
« Leurs eaux fixes prenaient sous le ciel
bas un aspect de mercure où filaient les nuages, les oiseaux migrateurs, les
vols outre-mer. »
Nous sommes témoins d’un mariage, d’un accouchement, des
émois de la jeunesse et de l’ingratitude adolescente, des prudences de la
vieillesse et des imprudences des vieux, entre Paris et le Grand Est, des
classes sociales qui s’éloignent et se frôlent.
« On a si peu de
raisons de se réjouir dans ces endroits qui n’ont ni la mer, ni la tour Eiffel,
où Dieu est mort comme partout, et où les soirées s’achèvent à vingt heures en
semaine et dans les talus le week-end. »
Et voilà comme lors de son Goncourt, j’ai envie de retenir
des tas de formules bien balancées, mieux vaut le lire : tout y est
Je ne le lirai pas.
RépondreSupprimerCela.. pue le convenu. L'homo occidentalus qui se vautre dans son malheur en se félicitant qu'au moins, c'est le sien, qu'il en est l'auteur.
En plus, ça n'a aucune grandeur (d'âme).
Ça n'a même pas d'âme, d'ailleurs.
Il y a quelques années je discutais avec une amie que j'ai perdu de vue depuis la pandémie. De toute façon, nous relations étaient tendues depuis pas mal de temps. Dès que j'ouvrais la bouche pour dire/poser quelque chose, ELLE se sentait dans l'obligation de dire le contraire. Dire que... je pensais être une femme contrariante, non, c'était ELLE qui était littéralement contrariante, et je ne m'en doutais pas.
Elle aussi m'a balancé (pas si tranquillement que ça...) un jour que "Dieu était mort".
L'année après, il y a eu les attentats au Bataclan, et à Charlie Hébdo... Je n'ai rien dit, mais je n'en pensais pas moins.
Il est très dangereux de raconter que Dieu est mort. De prendre ses... souhaits ? désirs ? pour la réalité.
Ne serait-ce que parce que le signifiant "Dieu" est toujours là parmi nous, et à la dernière nouvelle, il n'est pas prêt de disparaître, même si une masse de personnes terriblement inconséquente, et souffrant pour beaucoup de leur inconséquence, joue sur des tams tams pour le crier à tue-tête afin de s'en convaincre.
A vrai dire... Dieu n'a jamais aussi vivant que depuis cette masse ordonne ses faits, gestes, désirs, comportements contre le Dieu de leurs ancêtres. Ce n'est pas le meilleur moyen de s'en "libérer", me semble-t-il.
Je ne crois pas que mon "amie" puisse entendre cela... occupée qu'elle est par la frénésie de se libérer de ce qu'elle s'obstine à déclarer mort.
Je découvre ce commentaire de mars 2022... J'ai lu - dévoré - ce livre en juillet 2022. Il m'a parlé de mon enfance, de ma jeunesse, comme Annie Ernaux m'en a parlé depuis "la place". Rien ne m'a parlé de Dieu ! Vivant ou mort...
RépondreSupprimerJ'ai écouté Gerald Bronner au printemps du livre 2023. Je n'aime pas son terme "dolorisme". Il n'y a pas de honte à être issu(e) d'une classe sociale misérable, accéder à plus de dignité n'est pas une prouesse. Juste un escalier emprunté "malgré tout".