La sympathique remise en scène du spectacle politique actuel
par la compagnie Cassandre a ravi le public du Petit théâtre de la MC 2,
mettant d’accord les nostalgiques des « Guignols de l’info » et les
lecteurs de l’Obs qui sont souvent les mêmes.
Le projet de la troupe de
vulgariser des recherches en sciences sociales est accompli, tant sont
habilement mêlés les dernières conclusions d’Amnesty International à propos des
libertés en France et les démêlés des repas de famille.
Les excellents acteurs assument les partis pris :
« choisir un énoncé c’est déjà choisir son camp ».
Mais ce
réjouissant spectacle ne se contente pas de mettre en lumière « des
fragilités de notre démocratie », il participe à mon avis à une défiance
populiste envers des responsables politiques souvent maltraités.
Les
chapitres sont variés depuis une discussion familière à propos du vote blanc, un
burlesque décryptage des évitements dans les discours, une piteuse France face
au tribunal de l’histoire, une rétrospective comique des dernières élections,
jusqu’à un épilogue qui m’a paru bien incongru à base de douceur et de
bienveillance alors que des tanks toquent à la porte.
Pas pour moi.
RépondreSupprimerIl y a quelque temps, je me suis empoignée avec une amie helléniste sur l'avenir du théâtre.
Nous étions d'accord que le théâtre grecque a façonné la conscience occidentale, rien moins que cela.
Que dans le peu de temps qui sépare Eschyle, Sophocles, Euripides, on voit l'évolution fulgurante du statut de l'individu à Athènes, en le voyant émerger, sur scène, du choeur, pour s'affermir surtout chez Sophocles, et intérioriser des conflits dans Euripide. Puis... on voit l'individu s'effondrer dans "Les Bacchantes" d'Euripides, écrit en Macédoine, si j'ai bien compris.
Hier soir, j'étais à une pièce de théâtre qui ne cède pas à cet effondrement de l'individu dans la... MASSE chorale (ou populaire, comme tu préfères).
On pourrait dire du théâtre d'avant.
Et oui, je suis nostalgique et fière de l'être.
Envers et contre... tout, et tous, si nécessaire.