Nous prenons
le petit déjeuner avec des biscuits roses, spécialité de
Reims et nous décollons vers 9h, direction Saint Quentin.
La ville de
Reims s’étire, http://blog-de-guy.blogspot.com/2021/03/reims-2.html
les petits
pavillons modestes cèdent la place à quelques immeubles HLM bas. Nous ne
traversons plus les vignes en ayant pris la direction du Nord Ouest mais plutôt
des champs de chaume blond, immenses et plats. Le long de cet itinéraire sans
autoroute ni péage, l’habitat désormais favorise les briquettes rouges.
Des panneaux
indicatifs, avant l’arrivée à Laon, signalent
la présence marquante de la guerre de 14-18 dans les parages. Ils
annoncent un cimetière anglais ou un monument des chars d’assaut, un petit
cimetière en bord de route rassemble des petites croix identiques régulièrement
espacées.
Déjà en 1814, la bataille de Laon avait été une des dernières de la
campagne de France, Blücher l’emporta de nouveau contre Napoléon.
Puis
apparaissent les noms de CRAONNE et chemin des dames.
Nous n’avions pas
imaginé être si près de ces lieux chargés d’histoire, que nous ne situions pas
vraiment. Nous nous détournons de notre route.
Craonne
reconstruit après-guerre est tout juste un hameau avec une petite église, sans
même un café sur la place.
Craonne le vieux n’existe plus, à la place une forêt
masque le terrain bosselé par les tirs de mortier et les bombes.
Là, des
panneaux expliquent avec texte et
images le chemin des dames, l’origine de
ce nom, les mutineries, les grottes et les caves où les Allemands coincés par
une explosion française moururent asphyxiés. Le nom charmant du chemin destiné
aux filles de Louis XV est devenu pour l’histoire celui du lieu des désastreuses offensives
commandée par le général Nivelle.
Adieu la
vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
C'est nous les sacrifiés
Passant,
souviens toi…Mais nous n’avons pas trouvé de monument en l’honneur des
soldats morts ou évoquant les batailles terribles. Personne ne vient troubler
cette terre ensanglantée, si ce n’est les forestiers que nous entendons travailler au loin. Nous n’avons pas pris le
temps de monter jusqu’à l’observatoire.
Je n'ai encore pas mis les pieds dans un de ces innombrables cimetières... à l'américaine, quand même plutôt qu'à l'anglaise où on voit une mer de petites croix blanches pour marquer les disparus.
RépondreSupprimerPremière guerre industrielle ?
Où nous prenions la mesure de l'ampleur des dégâts faits A LA PERSONNE SINGULIERE par l'industrialisme à outrance ?
Je me dis que même sous l'empire romain où une quantité innombrable de bêtes et de condamnés en tous genres ont péri pour le divertissement du peuple,(et le maintien de l'ordre), la mort n'avait pas fauché de manière si indifférente ou indifférenciée.
Merci, le progrès...