Propriété de l’archevêque et
résidence royale, le palais était
destiné à recevoir les futurs rois à la veille de leur sacre.
Aujourd’hui, classé au patrimoine de l’Unesco, comme la
cathédrale, il est reconverti en musée
et conserve des éléments fragiles de l’église ou des œuvres en
relation avec l’histoire du lieu.
- Dès
l’entrée des gargouilles qui tirent la langue nous accueillent ; lors de
l’incendie de l’église, le plomb du toit a fondu et s’est engouffré dans les
gargouilles où il s’est refroidi, ajoutant dans les gueules béantes une langue
que leur créateur n’avait pas prévue.
- Outre des
maquettes, sont exposées des statues originales de la cathédrale trop altérables
pour occuper encore leur emplacement initial. C’est le cas d’une Eve qui porte un
dragon avec une pomme dans la gueule
ou de ce Goliath armé de plus de 5 mètres de haut autrefois
situé au-dessus de la grande rose de la
façade occidentale.
De même
l’authentique gable du couronnement de Marie pesant plusieurs tonnes a trouvé
ici un refuge contre des intempéries destructrices.
- De
vieilles tapisseries recouvrent encore les murs apportant couleurs et sans
doute chaleur à toute cette pierre
- Dans la
salle du festin une vidéo diffusée dévoile
le déroulement du sacre, fixé sous Saint Louis.
ainsi, la remise de l’anneau lie le Roi à son peuple, le
sceptre représente le bâton du berger, la main : la justice, la(les)
couronne(s) : le pouvoir, le
manteau: la majesté royale et enfin les
étriers et l’épée : la chevalerie.
Après
une cérémonie de 5 à 6 heures il s’ensuivait un repas se réduisant
d’une centaine à une douzaine de personnes triées sur le volet (en référence à
la Cène). Puis le cortège se déplaçait vers la cathédrale Saint Rémi, nom du 1er
évêque de Reims à sacrer un roi.
Après la consécration, le roi touche les
écrouelles : Dieu guérit.
Bien sûr le
bâtiment n’est pas qu’un écrin, il est lui-même un monument digne d’intérêt et un témoignage
architectural de l’art gothique, remanié au fil du temps.
Nous nous
orientons maintenant vers la basilique
Saint Rémi (Reumi), assez excentrée,
ce qui nous permet de marcher après nos piétinements muséaux.
Nous
découvrons un édifice oscillant
entre roman et gothique, lui aussi très endommagé par les bombardements de
14/18 (gros dégâts dans la charpente).
Si l’extérieur n’atteint pas la splendeur de la cathédrale,
l’intérieur est un ravissement. On y accède par le transept.
Dans le
chœur, le tombeau de Rémi reconstitué au XIXème siècle, est placé
derrière l’autel, séparé du magnifique
déambulatoire par un enclos. Des arcades en plein cintre surmontent les
chapelles illuminées joliment grâce à une pièce de 2 €
Pour
éclairer la nef principale, une « couronne de lumière » est
suspendue, équipée de nombreux bougeoirs. Elle s’apparente à celles de l’époque
byzantine visible encore en Turquie, dans les mosquées ou à Sainte Sophie.
Quant aux deux nefs latérales, elles adoptent
des voûtes en ogive supportées par des piliers assez bas ornés de
chapiteaux corinthiens grossièrement
sculptés.
Des vitraux laissent entrer une lumière colorée, et dénotent l’empreinte du gothique.
Des vitraux laissent entrer une lumière colorée, et dénotent l’empreinte du gothique.
Enfin, des
plaques de marbre divisées en carreaux s’intègrent dans le dallage, avec des
incrustations de plomb qui soulignent des dessins figuratifs (ex : Moïse
et les juifs).
Lorsque nous
ressortons, nous nous arrêtons un moment face à une statue moderne érigée à côté
de la basilique qui rappelle le baptême de Clovis âgé de 15 ans et ses 3000
soldats par Rémi : « Baisse toi fier Sicambre, brûle ce que tu as
adoré et adore ce que tu as brûlé »
puis faisons un crochet rue de Vesle pour admirer l’opéra art déco
mais fermé au public (rénové après bombardement), les galeries Lafayette et le
bâtiment situé de l’autre côté du tram.
Nous tirons
jusqu’à la fontaine Subé surnommée
l’asperge : cette petite
colonne trapue chapeautée d’une victoire ailée (ou renommée) d’un doré
étincelant fut subventionnée par les dons des Rémois.
Mais elle fut peu
appréciée à son inauguration à cause des nymphes nues visibles à sa base :
en effet, leur nudité représentait une mauvaise publicité pour l’industrie
textile des donateurs….
Nous nous
accordons un temps de repos à la maison avant de revenir en ville au café du Lion près de la fontaine
Subé ; nous dinons vers 21h d’une salade du lion (haricots verts, thon,
olives, anchois, salade verte, oignons rouges ) avec une Grimbergen ou une Leffe,
en attendant les projections lumineuses sur la cathédrale prévues à
22h45 : «Les régalia ».
Au début,
un oiseau solitaire lance le spectacle, plus tard plusieurs volatiles s’éparpilleront en
partant de la rosace vers les spectateurs
Des tuyaux
d’orgue s’affichent sur les deux tours, des
bannières colorées se déroulent, des
attributs royaux apparaissent, l’image
tremblotante de l’église lui donne un
aspect liquide ou sépulcral
Les
différents « tableaux » s’enchaînent sur une musique instrumentale et
vocale proche de celle de Bruno Coulais
avec cette voix d’enfant qui me rappelle le film Microcosmos.
Merci pour cette visite instructive. Je m'intéresse à Reims, la cérémonie du sacre du Roi. Merci d'avoir sorti de l'ombre un peu la symbolique...
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