L’auteure de « La Daronne » mène deux récits
alternant entre les recherches d’une narratrice, handicapée résolue à
bénéficier de l’héritage d’une famille riche dont elle dénonce les mauvaises
actions et le récit de la vie d’un ancêtre communard ayant bénéficié lui aussi de
l’argent de la famille pour acheter un remplaçant qui mourra sur le champ de
bataille en 1870.
Cet épisode de l’achat d’un remplaçant après tirage au sort
défavorable ouvrant sur neuf ans de service militaire est instructif comme est
dramatique le récit d’une pollution inspiré d’une escroquerie réelle qui avait
vu le navire Probo-Koala déverser ses déchets toxiques en Afrique,
intoxiquant des dizaines de milliers de riverains du port.
Le XXI° siècle ressemblerait paraît-il au XIX° :
« ll suffisait
d’avoir lu Balzac, Zola ou Maupassant pour ressentir dans sa chair que ce début
de XXIe siècle prenait des airs de XIXe. »
Les anachronismes ne manquent pas, ainsi la
critique de la société de consommation n’était pas, me semble-t-il, au cœur des
revendications des communards dont il est intéressant par ailleurs de savoir
que ceux de 1848 ne voyaient pas forcément d’un bon œil, arriver
des jeunots.
Des limites très visibles sont tracées entre les bons et les
méchants, bien que les personnages généreux aient bénéficié des pouvoirs donnés
par un argent dénoncé pendant 220 pages.
Le roman à thèse aborde les menus proposant de la viande
des animaux du jardin d’acclimatation quand les prussiens assiégeaient Paris,
aussi bien que la pollution actuelle ou la légitimité des gilets jaunes, la
cause de la souffrance animale, les turpitudes de l’art contemporain, le
montant des loyers parisiens, excessifs, le matriarcat dans les îles bretonnes
« Croche dedans
si tu peux, il n'y en aura pas pour toutes! »
… les plantations d’arbre à Auroville, le chantier du
nouveau palais de justice peu soucieux des handicapés… il n’a pas le temps de
s’attarder sur les protagonistes.
Ainsi la narratrice, Blanche de Rigny, a eu une fille par
inadvertance mais celle-ci n’apparaît que comme une poupée à qui fermer les
yeux quand la justice appelle sa génitrice, sinon elle la confie à Tatie, autre
pantin sans âme, son amie.
« Et qu'on ne
vienne surtout pas me parler à propos des stups, de santé publique, vu ce qu'on
mange et ce qu'on respire tous les jours. »
Tant qu'à lire ce genre d'ouvrage, je crois que je préférerais piocher, non pas au 19ème siècle, mais dans la littérature antique, direction Rome.
RépondreSupprimerComme quoi il y a de la répétition dans l'air...