Ce roman historique apprendra aux lecteurs des aspects spécifiques
de la vie à la fin du XIX° siècle à Gresse - en - Vercors, mais ces 250 pages ne
concernent pas seulement les habitants de ce village situé au pied de la montagne qui
sauront distinguer les êtres de fiction et leurs ancêtres au moment où ils
passaient de la bougie à l’électricité.
Pour être indéfectiblement un instituteur, j'ai le goût de repérer
chez les autres quelques maladresses d’enseignant cherchant à être toujours
exhaustif, en toute confraternité.
Pour l’auteur, un mulet est à deux reprises « docile et fidèle », forcément
:
« Augustin est
enfin installé dans une grande salle de l’Hôtel Dieu de Marseille, sis dans le
quartier du Panier, coeur historique de la ville où s’est développée la colonie
grecque de Massalia en 600 av. J.C., cet hôpital a été rénové entre 1860 et
1866, par l’architecte Félix Blanchet, et inauguré par Napoléon III, empereur
déchu, le 15 novembre 1866. »
Au-delà de la vie quotidienne jamais décrite de façon
misérabiliste, l’empathie avec tous les personnages est palpable et les faits
sont documentés :
« Les
propriétaires de troupeau que l’on appelle déjà des capitalistes - le terme
cheptel vient de capital - recrutent la main d’oeuvre parmi les gens de la
montagne. »
Il est question de la vie municipale avec les contraintes
d’un climat rude et d’une terre ingrate, les progrès pour sortir du
désenclavement avec la gestion de l’eau et des chemins, l’école, le courrier, la
compagnie de pompiers à monter pour lutter contre les incendies, la solidarité,
mais aussi les intérêts divergents des forestiers et des bergers.
Il fallait bien être à trois : le curé, le maître
d’école et un maquignon, pour rédiger une adresse à Napoléon III en visite à Grenoble afin de retrouver un
droit à un libre parcours pour les troupeaux de « bêtes à laine »
contesté par l’administration des forêts :
« Nous croyons
pouvoir vous dire que nous sommes persuadés et convaincus que ce n’est pas le
plaisir de voyager qui vous a conduit parmi nous et nous procure l’avantage
inexprimable de vous posséder une journée entière au chef-lieu de notre
département. Mais bien au contraire, comme nous l’a très bien dit Monsieur le
préfet, parce que vous désirez étudier et connaître par vous-même les besoins
et les nécessités les plus pressantes des populations dont vous êtes le digne
chef et le sauveur »
Nous suivons l’apprentissage d’Augustin qui très jeune monte
à l’estive, assistons à son mariage et à ses prises de responsabilités dans la
vie du village.
L’économie rurale se transforme avec la création d’une
fruitière et le tressage de paille, maigre revenu d’appoint,
devenu un réseau dynamique de fabrication de chapeaux puis de cabas. Les
premiers skieurs arrivent, des échos parviennent de la ville lumière où « cette tour Eiffel est devenue le
Grand Veymont des parisiens ».
Le premier président de la république fut Louis-Napoléon
Bonaparte, pas si loin de nous :
« Je songeais à cet aménagement brusque,
à cette étiquette essayée, à ce mélange de bourgeois, de républicain et
d’impérial, à cette surface d’une chose profonde qu’on appelle
aujourd’hui : le président de la République » Victor Hugo
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