Quand Noël en saison revient, il convient d’aller chercher
quelque conifère en devenir sur les parkings périphériques et d’empaqueter le
résineux afin que la maisonnée sente le sapin.
Le rite est devenu si commun que nous en perdons le sens et
lui quelques aiguilles.
Une occasion pour les enfants de se relier, se rallier aux
ancêtres qui agirent pareillement.
Les gônes participent à leur tour à l’habillage de la maison,
à sa conversation, au roman familial.
Un peu de chlorophylle surnuméraire arrive devant le canapé avec
un brin d’histoire.
« Quand par
l'hiver, bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin,
Roi des forêts
Tu gardes ta parure. »
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin,
Roi des forêts
Tu gardes ta parure. »
La poésie n’est pas condamnée aux pompes funèbres et ce beau
sapin mérite d’être chanté. Encore vert le bougre dans cette nuit d’hiver qui commence
à rapetisser.
La répétition annuelle n’est pas fatalement sciante et les petits
ne connaissent pas forcément la chanson, alors les vieux peuvent tenir leur
place de transmetteur au moment où chacun quitte sa tablette pour se mettre à
table.
La plus value Coca Cola est indéniable pour le bonhomme Nicolas
Noël dont le succès planétaire ne tient pas seulement aux sortilèges
capitalistes. Une même mécanique est à l’œuvre qui a vu une religion nouvelle se nourrir de
la précédente, une chapelle s’installant près d’une source fréquentée par d’archaïques
fées. Le pansu a pris la relève de l’enfant qui n’est plus roi en sa crèche.
Derrière ces vitrines bien éclairées, quand réel et imaginaire
se combinent, nous pouvons réviser quelques leçons et saisir l’occasion pour
soulever le film recouvrant les apparences.
Avant que tous ces papiers-cadeaux soient déchirés, se posent
quelques questions, dont celle qui met sommairement les religions au niveau des
croyances enfantines sans épuiser toutefois notre besoin de croire en un monde
plus juste, plus fraternel.
« Pour préparer
un arbre de Noël, il faut trois choses, outre les ornements et l’arbre, la foi
dans les beaux jours à venir. » Zahrad, poète arménien.
Cette année, j'ai décoré mon arbre de Noël pas totalement seule, mais bien après le départ de mon mari.
RépondreSupprimerIl n'y a pas de petit enfant pour mystifier chez nous, et pas un petit enfant même en perspective, même.
C'était l'occasion pour moi de prendre bien le temps, et sortir des décorations accumulées depuis des années, certaines que j'avais faites seule, ou avec les enfants, et faire un effort pour les accrocher partout sur l'arbre, et pas seulement dans les endroits bien visibles de tous.
En allant derrière, en bas, à droite ? à gauche ? (avant j'aurais dit à gauche, maintenant, je n'en suis plus sûre...), j'ai lutter contre cette éternelle tentation de bâcler le travail, tentation qui est si mortifère pour l'Homme...
Pourquoi décorer dans des endroits que personne ne verra ?...
Eternelle question, mais c'est résolu pour cette année, l'arbre est beau partout.
Bonnes fêtes à-venir.