Ce matin le silence
plane dans les ruelles. Les moustiques nous ont épargnés.
Nous prenons notre
temps : j’écris et Guy consulte son téléphone en attendant 10h l’ouverture
de La Chiesa Santa Maria dei Miracoli. Mais nous trouvons porte close, les
horaires de visite courant de 10h 30 à 16h 30.
Plutôt que de patienter encore,
nous préférons aller à la Ca Pesaro
de l’autre côté du Rialto côté mercato.
C’est encore un palais magnifique au
bord du Grand Canal dans lequel on accède par une très jolie petite cour.Nous prenons plaisir à admirer la galerie d’arte moderna située au premier étage que l’on rejoint par un escalier monumental.
Une mise en scène sobre et aérée sur fond blanc nous fait presque oublier de lever les yeux vers des plafonds qui trahissent la magnificence recherchée par les propriétaires d’antan.
Un vaste panorama bien dosé des plus grands noms de la peinture occidentale nous est proposé : citons la « Judith » de Klimt, « Le rabbin de Vitebsk » de Chagall, du Picasso, Ernst, Bonnard, Kandinsky, Klee,… et Donghy, Tanguy…
Outre ces toiles sont exposés des sculptures de Rodin, comme « Les bourgeois de Calais » ou « Le penseur » ainsi qu’un ensemble de meubles début XX° aux formes caractéristiques.
Au deuxième étage
nous tombons sur une exposition de David
Hockney : « 82 ritrati e une natura morta ». La mise en
scène est saisissante lorsque l’on débarque dans la salle aux murs rouges et
aux rideaux fermés, un spot individuel éclaire chaque portrait présenté avec le
même fond bicolore bleu et vert pour différencier le sol, des murs. Une
personne identifiée par son nom inscrit sur un cartel, occupe une chaise à
accoudoirs et adopte une position dans une contenance décontractée ou plus
empruntée, un peu comme devant un objectif.
Un seul des tableaux admet deux
hommes et comme le dit le titre, un seul montre un sujet différent. En bout
d’expo où toute photo est proscrite, un atelier met à la disposition du public
une feuille avec un fond bleu et vert et la chaise des tableaux de
Hockney : à chacun de découper ou dessiner le personnage de son choix et
le coller sur le support ; feutres ciseaux et colle sont fournis. Les
réalisations des visiteurs affichées sur les murs témoignent du talent et de
l’imagination des petits et des grands : étonnant !
Il nous reste un dernier étage sous les combles dont les
fresques endommagées attendent une restauration future sous des pansements
guère esthétiques.
Il abrite le muséo d’arte orientale constitué d’objets
collectionnés par Henri Bourbon à la fin du XIX° siècle lors de ses voyages en Orient.
Tout est dans le
raffinement, la délicatesse, le savoir faire, le plaisir des yeux : les
armes, les armures japonaises, les lances dont les manchons protègent les fers,
les laques, le magnifique palanquin pour femme, les boîtes à pique-nique, les
miroirs de métal poli, les objets minuscules sculptés dans des matières nobles
et coûteuses (boutons, fermetures de vêtements, jeux d’échec) …
La dernière salle renferme une série de masques du Ramayana
(légende indienne).
Une fois de plus, nous sommes peu nombreux à découvrir les
trésors présentés dans ce palais, ce qui rend la visite d’autant plus agréable
et l’accès aux œuvres sans aucun gène ni attente.
Avant de manger, nous retournons à La Chiesa Santa Maria dei Miracoli autour de laquelle nous avions
tourné à plusieurs reprises lors de nos
pérégrinations.
Cette petite église est parée de marbres polychromes et clairs
et de quelques médaillons à la mode des bâtiments religieux de Florence :
des grotesques encadrent avec légèreté les portes et les ouvertures.
L’intérieur ( payant), utilise les mêmes revêtements qu’à l’extérieur et
s’ouvre sur une seule nef terminée par un escalier assez important conduisant à
l’autel. Au dessus de celui-ci, règne une Vierge dotée de pouvoirs miraculeux
d’où le nom de l’église.
Sous la tribune à l’entrée, les plafonds peints
supportent les peintures de Saint François, Sainte Claire et au centre la
vierge. Ne pas oublier de lever les yeux vers la splendide voûte en
berceau en bois sculpté d’où nous regardent des patriarches et des prophètes.Il paraît que les vénitiens prisent particulièrement cette
église pour les cérémonies de mariage.
Nous nous restaurons à l’ « Osteria da
Alberto », adresse du Routard que nous ne recherchions pas
particulièrement puisque classée dans la catégorie « où boire un
verre ? » Nous nous régalons avec un risotto de la mer.
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