De retour au pays, Lavaudant qui suscite moins de passion
que son collègue Gallotta, ne m’a pas transporté cette fois,
C’est que Feydeau bien joué, même dopé aux intermèdes jazzy
et ripoliné de couleurs acides m’a paru complètement suranné.
Les titres de plusieurs pièces compilées auraient dû nous
avertir à propos de l’obsolescence d’un
humour tournant autour d’un pot de chambre, d’une belle mère et de soubrettes
nunuches : « Cent millions qui tombent », « On purge Bébé », «
Mais n'te promène donc pas toute nue », « Feu la mère de Madame » et « Léonie
est en avance ».
Toutes les femmes en nuisette sont hystériques, les hommes
balourds et ballots. Jusqu’aux noms des protagonistes qui datent :
Folavoine, monsieur Toudoux, Ventroux ou Chouilloux alors que Scapin, Harpagon
ou Jourdain nous parlent depuis toujours.
Curieux de voir comment ce théâtre de boulevard, tant
méprisé, revu par un metteur en scène
exigeant dans un lieu habitué à des spectacles novateurs, j’en ai regretté de
ne pas être allé carrément rigoler avec « Libérééée divorcééée » :
« à voir en couple ou avec son ex » par les auteurs de « Faites
l’amour pas des gosses ».
Les personnages sont tellement satisfaits d’eux-mêmes, ils
ne s’écoutent pas du tout ; Jo comme ils le nomment tous, le metteur en
scène, lui n’aura à entendre aucune critique, ils sont tous emballés,
conditionnés ?
« - Vous voyez
votre femme qui souffre, qui veut s’asseoir, et vous vous faites le veau dans
un fauteuil !
- Je fais le
veau ?
- Oui le veau !
Assieds toi ma chérie !
- Je n’ai jamais vu un
veau dans un fauteuil.
- Oui, oh ! C’est
bien le moment de faire de l’esprit. »
A l’heure où reviennent au premier plan les questions de la
condition des femmes, de tels veaux des villes ne sont plus vachards, avec le
temps ils sont devenus de démodés bœufs beaufs : bof !
C'est vrai que je n'ai pas été complètement convaincue par ce spectacle, que je trouve Feydeau... INEGAL, mais tu me connais maintenant, je trouve qu'il y a matière à réflexion là-dedans.
RépondreSupprimerOn pourrait même conclure... que Feydeau reste intemporel sur sa manière de cibler... LA TYRANNIE des femmes... leur manière sournoise et (in)consciente de mener le monde (de plus en plus, jusque dans ses derniers recoins secrets...), tout en s'autoproclamant des victimes.
Ça... c'est l'intemporel de Feydeau. Qui reste d'une brulante actualité, à mon avis.
De toute façon, ce n'est pas ça qui intéressait Lavaudant, qui voulait plus s'essayer à un pot pourri sur fond de... comédie musicale américaine.
Les vrais amoureux de la démarche iront regarder "Peines d'amour perdu" où Kenneth Branagh marie magistralement Cole Porter avec William Shakespeare sans une fausse note.
C'était...gentil, Lavaudant, sans plus.