Ce livre de 160 pages en couleurs est édité à l’occasion de l'exposition du photographe normal le plus célèbre de France au Grand Palais début 2014. Il nous ramène du temps où on était regardant sur le nombre de diapos qui recueillaient mieux les teintes, domaine qu'il n’avait guère privilégié, pas
plus qu’il n’a jamais recherché le dernier appareil à la mode.
Trimballant ses boitiers économes aux quatre coins du monde,
celui qui fait les photos « que
tout le monde pourrait faire et que personne ne fait », n’a jamais
oublié ses racines de cultivateur.
Ce sens de l’économie bien sûr, et une timidité, une
humilité allant avec des coups d’audace en font un familier aussi bien des personnes
en vue que des paysans au Chili, en Bolivie, en Ethiopie …
Des chiens errent dans les rues, les femmes courbées sous
des charges pesantes s’éloignent au long des routes, à Buenos Aires les
passants croisent des ombres et les plages d’Honolulu ne font pas rêver.
Se disant peu courageux sur les théâtres de guerre, il va choisir
à Beyrouth par exemple une voiture criblée de balles plutôt qu’un snipper derrière sa kalachnikov.
J’ai beaucoup aimé ses paysages inédits à Glasgow, quand
dans les années 80, il était possible de saisir des enfants sur pellicule alors
que c’est devenu tabou aujourd’hui autant que des images de militaires hors reportage
embarqué. Les couleurs sont sombres et le noir et blanc aurait tout aussi bien
convenu, même si le rose du chewing-gum de la photo qui illustre l'article, pète. Par contre comme il le dit lui-même dans ses portraits de paysages de
France http://blog-de-guy.blogspot.fr/2010/10/la-france-de-depardon.html
, pour retenir ce qui disparait la couleur souvent très claire et presque
transparente s’imposait.
Comment fixer l’image d’un tracteur Massey Ferguson sans le
rouge ?
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