Le film est tellement
surprenant, vif, cocasse que nous resterions encore longtemps, dans la
voiture conduite par le réalisateur à travers Téhéran, dont on ne voit pas
grand-chose, la caméra étant tourné vers l’habitacle.
Le réalisateur empêché de travailler par le pouvoir traite
ses personnages avec efficacité, malice
et empathie : ainsi deux femmes croquignolettes obnubilées par des
poissons qu’elles doivent relâcher, une petite nièce qui n’a pas la langue dans
sa poche, un vendeur de DVD pittoresque et un ancien voisin tourmenté. Les
protagonistes d’un accident nous font rire alors que la situation aurait pu
être tragique. Une belle dame à la belle énergie, chargée de fleurs est une
avocate qui cherche à défendre une jeune
fille emprisonnée car celle-ci envisageait de suivre un match de volley
masculin. Pourtant de là bas nous parviennent
des raisons de croire encore au combat pour la dignité, la liberté, sans blabla,
avec une énergie communicative.
Nous assistons à
plusieurs dialogues autour de l’insécurité qui ne nous dépaysent pas vraiment,
avec un vif débat sur la peine de mort entre une institutrice et un voleur à la
tire.
Peu importe que ce soit scénarisé, ce film vraiment
sympathique, contribue l’air de rien à une réflexion sur le cinéma. Il dénonce
dans un sourire une société si contraignante que les cris de quelques uns
concernant les libertés qui seraient menacées en France paraissent bien anodins.
« L'art naît de
contrainte, vit de lutte, meurt de liberté. » La citation de Gide
pourrait s’appliquer à cette œuvre, mais
exprimée dans le confort d’un pays en paix, elle me semble trop absolue
et presque inconvenante. En tous cas, au cœur d’une prison nous arrive un beau
moment de liberté, de tendresse, d’humour, d’engagement.
Ah, bon, Guy, comme ça, tu ne percevrais pas les barres dorées de NOTRE prison ?...
RépondreSupprimerOn a la prison qu'on peut, comme, d'ailleurs, on a le Dieu qu'on peut...
Mais on aura toujours des "prisons" et des "dieux". Je crois...