Pendant une heure et demie le conférencier devant les amis
du musée de Grenoble a présenté la Roumanie grande comme la moitié de La
France, au bout de l’arc Alpin prolongé jusqu’aux Carpates, où le Danube vient
se déployer en son delta, le plus grand d’Europe.
Son histoire remonte à 20 000 ans avant Jésus Christ,
sans rupture dans la continuité de l’expression artistique. « Les
penseurs de Hamangia »
datent du néolithique,
comme cette « Céramique de
Cucuteni »
« Le Glycon », ancien oracle, venait d’Egypte.
Aux limites, aux limes, de l’empire romain dont le droit
s’impose et les routes se tracent, la Dacie recèle des mines d’or. Ce « casque »
devait protéger le défunt des mauvais esprits.
« La colonne Trajane » en décrit la conquête qui
pourvoit Rome en esclaves réputés.
Comme d’autres irréductibles celtes, ils adoptent la langue
latine « redevable aussi au lexique gréco-slave des Balkans, ainsi qu’à
celui de l’Orthodoxie byzantine », après deux siècles romains qui virent le
poète « Ovide » relégué par Auguste à Constanța au bord de la Mer noire.
L’image de ce sobre « banquet » retrouvée
récemment dans un caveau de l’ancienne
Scythie est-elle une représentation d’une cène paléochrétienne ?
« Anges du monastère de
Sucevita en Bucovine »
L’histoire des religions constitue encore aujourd’hui un
enjeu, bien que les orthodoxes soient devenus majoritaires, mais le carrefour
des civilisations est encombré entre les Yougoslaves détachés des Slaves du
nord, les Goths qui étaient plutôt tournés vers l’arianisme, séparés entre
Ostrogoths partis vers l’Ouest alors que les Wisigoths restaient à l’Est, les
Valaques entourés de slaves et de magyars auxquels s’ajoutent des populations
allemandes en Transylvanie qui défrichent et exploitent les mines.
« Château d’ Hunedoara (XV°) »
Les églises transmettent leurs messages déployés en fresques
magnifiquement conservées depuis 5 siècles au « Monastère de Moldovița ».
François 1° combat
les Habsbourg et s’allie à Soliman le magnifique qui atteint Vienne en
1529, alors que le voïvode Vlad III Basarab,
Drăculea (« fils du dragon »), méritera d’être surnommé « l’Empaleur » pour les fantassins ottomans
qu’il avait torturés par milliers.
« Michel le
brave », dont tant de
places et de rues portent le nom, réunit brièvement Transylvanie, Moldavie et
Valachie, à la fin du XVI° siècle.
L’influence de la
« Sublime porte » ottomane décline au siècle suivant. Le prince
Brancovan laisse son nom à un style architectural inspiré de la renaissance
italienne et du baroque. « Monastère de Hurezu ».
A la suite du « printemps des peuples » de
1848, Napoléon III va permettre la création de la Roumanie moderne. « Carol
1° » prince Hohenzollern proclamé roi en 1885 inaugure le règne
d’une dynastie qui durera jusqu'à la proclamation de la république en 1947 par
le gouvernement communiste. Il a hésité jusqu’en 1916 entre ses alliances pour
finalement se retrouver dans le camp des vainqueurs.
De cette période subsiste l’« Arc de triomphe »
et aussi le « Château de Peles ».
Après « Le pacte Staline-Ribbentrop »,
la grande Roumanie est amputée de la moitié de son territoire alors que « La
garde de fer » met en place un gouvernement engagé du côté
d’Hitler jusqu'à son renversement en 1944. Puis 500 000 combattants s'opposeront aux puissances de l’axe. Le pays devient un
satellite de Moscou. En 1989, tombe le mur.
Le palais de Ceausescu au bout de
l’ex-avenue de la Victoire-du-Socialisme, grand comme sept fois Versailles, est
devenu « Palais du parlement ».
En 2004, la Roumanie rejoint l’OTAN et en 2007, l’Union
européenne.
Dans ce pays s’essayant à la démocratie, la lutte contre la
corruption avait bien commencé, mais elle patine actuellement. Les richesses en
pétrole, gaz, uranium sont des atouts, et la jonction de la mer du Nord à la
mer noire par le Rhin, le Main et le Danube peut concrétiser la place centrale
de l’ « Espace danubien ».
Les salaires ont augmenté dans un des pays les plus pauvres
de l’Union, mais depuis trente ans, 4 millions de Roumains sont partis
vivre à l’étranger, soit 20 % de la population.