lundi 14 juin 2021

Pour Sama. Waad al-Kateab et Edward Watts.

Retraçant un épisode de la guerre la guerre civile en Irak où plus de 20 000 personnes  trouvèrent la mort entre 2011 et 2016, ce documentaire est bouleversant. 
Un couple formé d’un médecin et d’une journaliste se marient pendant que la ville d’Alep de deux millions d’habitants est bombardée. Ils finissent par vivre dans le dernier hôpital même pas resté intact où la petite Sama, née de cette union, va commencer sa vie. Sa maman filme sans arrêt pour alerter le monde, alors ses insistances se pardonnent tant les situations sont insoutenables.
Les nouvelles techniques de communication nous renseignent  mais n’empêchent pas les massacres, elles souligneraient plutôt nos impuissances. Les images de cadavres sont choquantes avec des couloirs inondés de sang si loin des artifices gore d’un autre cinéma. Des évidences nous sont rappelées : les explosions surgissent sans qu’on s’y attende et au dessus des ruines un coucher de soleil peut être beau.
La mort est omniprésente, alors la vie prend un relief encore plus évident, quand tombe la neige et qu’un enfant sourit en s’amusant dans un bus qui a brûlé, quand un bébé vient de naître et qu’il respire enfin !
Même si la situation politique n’est pas vraiment explicitée, il s’agit simplement d’approcher nos frères humains. Mon incompréhension sera plus grande encore quand un commentateur sur les réseaux sociaux osera parler de « dictature » concernant notre démocratie en paix. Le confort de celui-ci ayant peut être été dérangé par un dispositif visant à protéger la population, alors qu’il y a de quoi être mis mal à l’aise par ces réfugiés qui n’avaient d’autres solutions que d’être recueillis par nos beaux pays.
« Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève? [...] Cela s'appelle l'aurore. » Jean Giraudoux

1 commentaire:

  1. Désolée, Guy, mais le mot de "dictature" nous provient direct de Rome. Je peux me tromper, et je me trompe souvent, mais je crois que le dictateur était une fonction légalisée sous... la République Romaine, surtout vers la période où les guerres civiles commencent à désagréger la République avant la mise en place de l'Empire.
    Jules César fut dictateur de Rome. Je ne sais pas quel âge il avait exactement, mais probablement pas loin de l'âge d'Emmanuel Macron à l'heure actuelle.
    Comme Pierre Grimal fait remarquer, au moment où Jules César a commandé à ses soldats de désobéir en franchissant la limite que la Rome républicaine avait officiellement établies pour GARDER LA GUERRE ET L'ARMEE loin de la ville, pour éviter... des tentations, il pensait sincèrement qu'il défendait... la République, en s'emparant du pouvoir. Pourquoi pas ? Au moment où il a fait cela, la République, et ce qui la fondait, avait cessé d'exister dans les têtes, car les circonstances étaient telles qu'elle ne pouvait plus exister, ni dans les têtes, ni sur le terrain.
    Le fameux Brutus, qui était peut-être plutôt un symbole incarné de la résistance contre l'incarnation du pouvoir politique dans un chef quelconque, a éliminé Jules César, mais pas... le césarisme, et l'empire a fini par émerger. Parce que la République ne pouvait plus durer.
    Je ne sais pas dans quelle mesure nous vivons dans une démocratie en paix.
    Au fait... sommes-nous censés vivre en démocratie, ou en république ? Tant de confusion dans les têtes n'augure rien de bon pour l'avenir de... la démocratie ? la république ?

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