mercredi 23 juin 2021

Chartres # 3

La cathédrale organise deux visites commentées et vend les billets sur place à la carterie
La première nous offre la possibilité d’accéder aux combles.
A 14h 30, une guide nous regroupe et nous entraine dans un escalier en colimaçon du côté Nord.
Elle prévoit l’ascension en plusieurs haltes.Tout d’abord, elle choisit un arrêt en plein air, où nous sommes protégés derrière des fenêtres à lancettes  ouvertes sur 3 côtés avec au-dessus de nos têtes une voûte et à nos pieds un bouchon donnant sur l’étage inférieur.
Du grillage aux ouvertures  préserve de la présence nuisible des pigeons.
De là, face au 4ème côté, nous donnons sur l’envers des vitraux en attente de restauration. Notre conférencière nous montre les différentes oxydations, couleur sable, ou vert de gris, variant selon la teinte de la pâte de verre et les agressions multiples.
Elle décrit un système moderne destiné à leur rendre leur éclat tout en les protégeant, et s’aide d’un exemple déjà accompli sur une verrière voisine.
Nous profitons d’une belle vue sur les arcs-boutants.
Puis nous longeons un cheminement étroit à la base du toit sécurisé par une balustrade, au- dessus de la ville.
Nous croisons sur la coursive un pigeon étripé et décapité par un rapace, ce qui est finalement un  moyen naturel de se débarrasser de cette engeance envahissante et dévastatrice !  Après avoir l'avoir enjambé, nous parvenons à la tour nord.
Cette  2ème étape ressemble à la première, abritée  sous une voûte, avec plus de vent s’engouffrant par les ouvertures grillagées. Il reste des gonds, ce sont les vestiges des ventaux  chargés de rabattre le son des cloches vers le bas.
Nous  franchissons la porte du fond, et  pénétrons dans le grand comble. Nous y accédons par l’une des 2 extrémités : Une charpente en métal, en fonte je crois, recouvre toute la longueur impressionnante de la nef et des transepts. Elle remplace depuis le XIX°/ XX° siècles celle en bois, trop inflammable. C’est un magnifique jeu de tubes en forme de voûte qui repose sur des bases anciennes de la  toiture, aujourd’hui  en cuivre. A terre, des bosses correspondent  aux  arches du plafond de l’église, comme de petits bulbes bien alignés. De petites fenêtres trilobées  ajoutent au rythme de l’architecture et laissent  passer  la lumière. Le vent souffle en continu, élément sonore inquiétant que les ingénieurs ont dû prendre en compte dans leurs études.
L’ampleur et l’esthétique de la construction nous saisissent d’autant plus que cette partie des monuments est rarement présentée au public, ici, l’envers du décor montre vraiment un beau savoir-faire. 
Nous revenons et  redescendons par un remarquable escalier à vis avec des marches lisses et patinées, à la recherche sur les murs, ça et là,  de signatures des tailleurs de pierre : un escargot, un serpent .., mais pas de noms.
Nous voilà rendu à nous même.
Et pour patienter, avant la 2ème visite que nous avons retenue, nous sortons étudier avec attention  le portail sud  grâce à notre petit livre.
A 16h45, nous rejoignons un nouveau  groupe  pour  nous plonger cette fois ci dans les sous-sols de la cathédrale et la crypte. Le guide, jeune et pince sans rire connait très bien son affaire. Il nous accompagne dans la déambulation de ce qui fut la 6ème cathédrale construite à Chartres qui en a connu sept.
Nous démarrons  par l’observation de trois maquettes tenant compte de l’évolution de l’édifice, placées près des fonds baptismaux.
Plus loin, des chapelles romanes et baroques alternent  et proposent des tailles de fenêtres ou des voûtes différentes. Malheureusement, un ancien responsable de la cathédrale avait jugé bon de « nettoyer » la partie en U et les oratoires en les uniformisant avec une peinture de couleur sans intérêt, perdant à jamais la trace des riches revêtements antérieurs. 
Cependant quelques parties  réchappèrent  à ce badigeonnage  sacrilège. Très encrassées, les spécialistes ne désespèrent pas avec des moyens modernes de les rénover et de mettre à jour les couches anciennes.
Nous passons devant un puits à base carrée, selon la mode celte, et de forme ronde à la romaine, d’une profondeur de 30 mètres. La légende raconte que les 1ers chrétiens y auraient été précipités, mais  aucun reste humain ou preuve n’étaye cette hypothèse.
Des vitraux modernes ne déclenchent pas notre enthousiasme notamment celui réalisé par un prêtre coréen ou celui  soi-disant figuratif  avec Marie et des anges. Enfin nous traversons un dernier sanctuaire utilisé encore pour les messes de la semaine. Il  est caractérisé par une sculpture de la Vierge et son enfant sur les genoux dans une position impossible à tenir.
Nous avons parcouru la Cathédrale « des (bas) fonds aux combles » et rassasiés d’informations,
nous  nous lançons maintenant dans l’itinéraire touristique fléché de la basse ville jusqu’aux petits ponts qui chevauchent l’Eure.
Nous  admirons les vieilles demeures : la doyenne de Chartres, un ancien atelier de vitraux plus ou moins abandonné possédant une  grande verrière et une galerie adjacente ne manque pas de nous charmer. Il émane de sa désuétude et de son début de décrépitude une douce nostalgie.
Nous remontons tranquillement  vers la grande place du parking plus moderne  et après quelques emplettes rentrons à Lucé.
Nous mangeons à la maison ce soir : gaspacho bière biscuits et raisin. 
Le ciel se pare d’un bel  arc en ciel, pourtant, il ne pleut  pas. Après un réchauffement  imputable au dieu Ra, Eole l’emporte et la fraîcheur  voire le froid gagne la partie.
Guy a été méchamment piqué côté droit ; son  visage son  bras et son dos, sont  recouverts de grosses bouffioles gonflées et dures  occasionnant de bonnes démangeaisons ! Quel insecte en est responsable : araignée, puce, punaise rencontrés dans les combles ?

 

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