ainsi dans « Le soldat
mécontent »
« Qui a composé
la chanson
C'est un tambour du bataillon
C'était un soir, en battant la retraite
En pensant à sa mie que toujours il regrette »
C'est un tambour du bataillon
C'était un soir, en battant la retraite
En pensant à sa mie que toujours il regrette »
Tout est dit d’emblée dans « Le chant des canuts », ouvriers lyonnais de la soie révoltés au début du XIX ° siècle par le vil prix
proposé pour leur travail quand de nouveaux métiers à tisser sont
apparus :
« Pour
chanter "Veni Creator"
Il faut avoir chasuble d'or.
Nous en tissons
Pour vous, gens de l'église,
Mais nous pauvres canuts,
N'avons point de chemises. »
Il faut avoir chasuble d'or.
Nous en tissons
Pour vous, gens de l'église,
Mais nous pauvres canuts,
N'avons point de chemises. »
En première page du cahier de chansons
de la gauche, figure « Le temps des
cerises » de Jean Baptiste Clément, l’auteur de « Dansons la
capucine », qui abandonna pour une pelisse les droits de l’impérissable
hymne à la commune de 1871, où il tint une des dernières barricades. Il y eut
alors tant de sang dans les rues de Paris que l'écarlate chanson d’amour porta pour les siècles des siècles la nostalgie et
les espoirs de tous les merles moqueurs et cueilleurs de pendants
d’oreille :
« J'aimerai
toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là
que je garde au cœur
Une plaie
ouverte »
Si Montmartre avait été un foyer de résistance, « La butte rouge », est située en
Champagne et a pris ce nom avec d’autre sang encore versé lors de la guerre de
1914.
« La butte rouge,
c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains »
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin.
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains »
Rosa Holt, allemande réfugiée en France, pressentant l’horreur, écrivit en 1935 « Giroflé, Girofla » en
reprenant une comptine où le contraste entre l’innocence et la férocité n’en est que plus frappant :
« Que tu as la
maison douce !
Giroflé, Girofla
L'herbe y croit, les fleurs y poussent,
Le printemps est là.
Dans la lune qui devient rousse...
Giroflé, Girofla
L'avion la brûlera, l'avion la brûlera ! »
Giroflé, Girofla
L'herbe y croit, les fleurs y poussent,
Le printemps est là.
Dans la lune qui devient rousse...
Giroflé, Girofla
L'avion la brûlera, l'avion la brûlera ! »
Que dire après Malraux lors de l’entrée de Jean Moulin au
Panthéon ?
« L’hommage
d’aujourd’hui n’appelle que le chant qui va s’élever maintenant, ce « Chant des Partisans » que j’ai entendu murmurer comme
un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et les
bois d’Alsace, mêlé au cri perdu des moutons des tabors, quand les bazookas de
Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Rundstedt lancés de nouveau
contre Strasbourg. Écoute aujourd’hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous
le Chant du malheur. C’est la marche funèbre des cendres que voici. »
« C'est nous qui
brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue ou on crève. »
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue ou on crève. »
Merci pour ce rappel de l'histoire, Guy. C'est touchant, les paroles de Malraux, dans ce contexte.
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