et du dessinateur de cette BD
Quant à l’adaptateur, il s’était déjà attaqué à Hugo et rend
ici un récit limpide d’après un maître du roman d’aventure.
Il est vrai que l’œuvre originale de 1872 offrait des
trésors d’imagination, de rythme, de surprises, au service d’un optimisme qui
en faisait un incontournable de la littérature jeunesse. Les personnages sont
bien campés : Fogg au flegme anglais, son valet Passepartout français
débrouillard et la veuve indienne, sauvée du bûcher, épousera le gentleman.
L’inspecteur Fix est à leur poursuite :
« J’ai lancé sur
vous les prêtres de Bombay, je vous ai enivré à Hong Kong, je lui ai fait
manquer le paquebot pour le
Japon… »
De Londres en passant par Suez, Calcutta, Yokohama, San
Francisco et New York, Philéas Fogg revient juste à temps au Reform club, retrouve ses parties de whist et les journaux qui lui ont donné l’idée de
partir.
Le duo complémentaire maître/valet traverse les forêts profondes, les
plaines infinies, éprouve tous les temps et les typhons les plus puissants, par
trains et steamer, mais aussi en éléphant et en traineau. La fortune du héros
lui permet d’effacer tous les obstacles qui auraient pu le retarder, allant
jusqu’à acheter un bateau. Il gagnera son pari auquel le ponctuel Philéas ne
croyait plus: parti vers l’Est, il a bénéficié d’un jour de plus.
Ah...je relève ce petit fragment de phrase : "au service d'un optimisme qui en faisait un incontournable de la littérature jeunesse".
RépondreSupprimerPour moi, ce fragment est lourd de sens. Il marque la différence entre la grande littérature pour adolescents de mes pays d'origine (l'Angleterre, et feu les Etats-Unis) et la France.
Où on comprend qu'en France pour Monsieur et Madame Tout le Monde, au fond, l'optimisme est pour les enfants, et le glauque est réaliste (ou le réaliste est glauque, au choix...) En tout cas, c'est ce que je vois autour de moi dans les têtes.
Ce parti pris est une des raisons pourquoi "et ils se marièrent, vécurent heureux, et eurent beaucoup d'enfants" ne peut plus se réaliser dans la vraie vie.. et surtout dans les têtes dans la vraie vie.
Triste, quand même...
Pour Verne, ça a l'air très bien. Très très bien.
Je parlais des livres permis aux enfants de jadis quand le progrès était prometteur, aujourd'hui la littérature jeunesse est le plus souvent moralisatrice( avec une efficacité relative quant au taux d'abstention. Elle prépare à la consommation des ouvrages de développement personnel qui ont le plus de succès.
RépondreSupprimerPourquoi bouder la morale... quand elle est intelligente ? De nos jours, malheureusement, la morale est devenue tellement ras les pâquerettes que, bien entendu, on préfère s'abstenir. Qu'on soit enfant ou adulte, d'ailleurs...
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