mercredi 16 juin 2021

Chartres # 2

Il fait frais ce matin et la météo annonce à peine 20 voire 22° pour aujourd’hui.
 
Nous avons un peu trainassé dans notre vaste demeure.
Aussi, pour nous éviter  de tourner et virer avec la voiture, nous optons pour le grand parking couvert « Au cœur » au centre et à deux pas de la vieille ville.
Nous marchons directement vers la Cathédrale Notre Dame.
Munis du livre acheté hier, puisque nous n’avons pu retenir de visite guidée à l’Office du tourisme fermé, nous nous postons devant le portail royal et apprécions les explications usant de termes architecturaux simples ou bien définis de l’ouvrage.
Et c’est toujours une grande satisfaction d’entrer dans la compréhension d’une œuvre. « L’imagier est fait pour être lu et appréhendé, le côté esthétique était secondaire à l’époque » est-il écrit. Le secondaire nous laisse cependant bien admiratifs.
Nous détaillons les 3 portes, amusés par le zodiaque placé dans les voussures du portail gauche :
Janvier ou Janus, a droit à deux têtes, l’une pour l’année passée, l’autre pour la nouvelle année ; 
le scorpion, de forme curieuse nous tire la langue, et le cancer ressemble plutôt à un pou !
En pénétrant à l’intérieur, une anecdote du livre retient notre attention et nous plonge dans une réalité bien humaine. Autrefois, en période de pèlerinage, le lieu saint ne se contentait pas d’accueillir  la foule, il  l’hébergeait aussi. Cela nécessitait ensuite un lavage conséquent du pavage à grande eau, et l’ouverture de quelques vitraux pour l’aération.
Nous nous intéressons aux trois verrières en dessous de la rose. Minutieusement, nous  les décryptons comme il se doit de gauche à droite et de bas en haut, comme se lisent les accords sur une partition de musique.
Sur le vitrail de droite, l’arbre de Jessé renferme des détails et des significations que peu connaissent encore aujourd’hui.
Celui du centre raconte la vie de Jésus,
et celui de gauche dépeint la Passion 
suivie  par  la Résurrection.
Outre la symbolique, on assiste à l’explosion de la couleur.
Dans le déambulatoire, les verres teintés reprennent le thème du zodiaque. 
Cette fois-ci, Janus possède trois têtes : avant, pendant et après le nouvel an.
Nous nous tournons ensuite vers la clôture du chœur magnifiquement ouvragée dans la pierre.
Des scènes composées de statues chapeautées  de pinacles abordent la vie de Marie jusqu’à  la mort du Christ. L’imagier les a représentées dans des habits du XIV°, c’est-à-dire à la mode de l’époque correspondant à la création de l’ouvrage. Certaines parties claires récemment nettoyées  permettent d’apprécier les détails et la beauté du travail et contrastent avec d’autres encore très encrassées et sombres qui se fondent trop discrètement dans l’environnement.
Nous interrompons la visite pour une pause repas  au « café du Général » à proximité, et commandons le plat du jour osso bucco et tarte citron meringuée, servis rapidement.
Aussitôt après, nous poursuivons,  toujours seuls, notre découverte de la Cathédrale avant  de participer à des visites de groupe dans des endroits inaccessibles autrement. Malheureusement, le magnifique labyrinthe que nous avons vu sur nombre de photos disparait sous des rangées de chaises vides. 
Nous ne verrons guère mieux le précieux reliquaire gardée par deux anges ; il conserve le voile ou la chemise que portait Marie lors de l’Annonciation. Irène de Byzance l’aurait offerte en cadeau à Charlemagne puis Charles le Chauve en aurait fait don à Chartres. Longtemps cachée au public, cette pièce de soie fut profanée à la Révolution.

1 commentaire:

  1. Merci pour cette belle visite, Guy, avec plein de belles choses pour nous permettre de garder en mémoire à quel point l'Homme fut doué avec ses mains dans le temps...et combien il avait un sens de l'histoire, et de la beauté.

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