Retrouver Raffarin, près de dix ans après, n’est pas
forcément excitant, mais les vives critiques qui lui étaient alors adressées
peuvent convenir aux apparents teneurs de manettes d’aujourd’hui. La distance dans le
temps souligne des changements majeurs dans les mentalités, les urgences
politiques, elle marque également la permanence des préoccupations, voire
l’accentuation des problèmes.
C’est qu’il est question de la planète, de la faim dans le
monde. Le titre « Dol » qui signifie en droit : « une manœuvre déloyale, destinée à
faire conclure un contrat à des conditions désavantageuses pour l'autre partie »,
convient donc pour qualifier la politique de Jacques Chirac élu avec les voix
de la gauche qui amorça une remise en cause des retraites, des assurances
chômage et maladie, une remise en cause des services publics, un désengagement
de l’état. Et sur fond d’exploitation de l’insécurité, nous revivons l’irrésistible ascension de
Sarkozy. Avec le devenir du « non » au référendum sur la constitution
européenne de 2005 qui pèse encore sur la vie démocratique du continent.
C’est du lourd. Mais la forme ne facilite pas la
lecture : sont dessinés des collaborateurs du Monde diplomatique avançant
leurs analyses et même si des figurines apparaissent pour agrémenter les
discours complexes, elles n’allègent guère le propos.
Bien sûr que la rigolade omniprésente qui ponctue nos journées d’informations désolantes
est nocive, mais un brin d’humour, quelques contradictions auraient dynamisé le
cours magistral.
Les silhouettes de M. Propre, Chaplin, Pinocchio, Picsou
m’ont paru bien conventionnelles et la couverture où deux phares éclairant
une ligne blanche sur une route dans la nuit pour signifier la continuité des
politiques UMPS n'est guère surprenante.
C'est marrant comment nous relisons le passé, et combien le passé se prête à des relectures, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerCela devrait nous faire réfléchir sur le statut de la vérité, mais il n'y a pas grand chose qui nous fait réfléchir en ce moment, en dehors de nos miroirs.
Je remercie toujours Jacques Chirac d'avoir résisté à la pression américaine d'embarquer la France en Irak.
Et je constate que, quelle que soit la gauche, elle lèche toujours les bottes américaines. Et que cela ne nous fait pas réfléchir non plus.
Navrant.