Sur les six albums parus, j’ai lu le cinquième, en attendant
le film.
« Personne ne peut presser tout seul l’abcès qu’il a
dans son dos. »
Une vision de l’Afrique revigorante où les femmes tiennent
la route, malgré des hommes infantiles.
« Le bouc pue
mais les chèvres ne le repoussent pas. »
Dans cette Côte d’Ivoire des années 80, loin de la guerre
civile, les jeunes gens et des filles choco se cherchent un avenir, se
débattant avec une belle énergie contre la précarité et des traditions.
Du maquis du quartier de Yop (Yopougung) à Abidjan, à Paris, au village par les pistes
parcourues avec des voitures « France au revoir », les histoires qui
s’entremêlent sont parfaitement menées avec l’émergence des prédicateurs,
l’insuffisance des professeurs, la fatuité des nouveaux riches.
Une galerie réjouissante de portraits où l’insouciance côtoie
la sagesse, la mauvaise foi, la bonne volonté, la joie de vivre dans un pays où
le suicide est un truc de blanc.
« Ce sont les
joues qui rendent la figure grosse et tu viens de maigrir devant ta
fille »
Truffé de proverbes succulents il n’y a pas toujours besoin
du lexique livré à la fin de l’album pour comprendre :
« Dis à ton
troisième bras qui est entre tes cuisses d'arrêter de toucher mes fesses. »
On peut se sentir parfois VDB (Venu direct de la brousse) mais ces
105 pages en apprennent plus sur l’Afrique que bien des reportages, et l‘on
rit.
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