lundi 31 décembre 2012

Tabou. Miguel Gomes.



Ce Tabou n’a rien d’une transgression, c’est le nom d’un film de Murnau qui a fait s’extasier des générations de critiques, quant à moi, au cinéma, les œillades expressionnistes me laissent indifférent. Le film du jeune réalisateur portugais était par ailleurs accompagné de dithyrambes qui auraient pu le plomber. Il n’en est rien.
La chronique d’une fin de vie à Lisbonne, « Paradis perdu », où une vieille  femme se joue un ultime film auprès d’une bonne impassible et d’une voisine compatissante, est menée avec tendresse et sympathie. Les uns passent à côté des autres.
Le récit en seconde partie d’une adultère au « Paradis » dans une colonie en Afrique est bien servi par le noir et blanc qui filtre les outrances, permet la réinvention d’un passé exprimé par une voix off.
La piscine de la villa ne paraissait pas tragique à celui qui portait beau avec son chapeau : elle était le luxe, c’était la jeunesse. De cette époque romantique révolue ne subsistent que le bruit des bêtes de l’herbe, les voix des personnages ne nous parviennent plus. La passion est passée.
On peut croire à l’innocence revendiquée par l’auteur.
Sa poésie  aux formes nouvelles fait passer la mélancolie : les crocodiles servent de balançoires aux enfants dans les centres commerciaux, il suffit de glisser une pièce.

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