vendredi 24 janvier 2025

Etoiles.

Pour changer des déplorations constitutives de bien des chroniques, billets et autres éditoriaux, je partage volontiers mon plaisir d’avoir assisté à l’annonce d’une naissance à venir, d’une fille à sa mère. 
Au-delà de la période où se rappelaient malgré tout des symboles d’espérance, au sortir de discussions pessimistes sur l’état de la planète, ce faire-part affirme des promesses de printemps.
L’acte de foi en l’avenir réchauffe le vieux en fin de cycle.
Ce moment émouvant s'avère encore plus précieux après avoir appris que l’amoureux d’une jeune femme de ma connaissance s’était suicidé suite à la mort accidentelle de son père ; elle n’avait pas encore lu la lettre qui lui était destinée.
Le constat du malheur qui s’entremêle au bonheur persiste dans sa banalité dérisoire, mais dans nos sociétés avides de transparence comme accès à la vérité, l’évidence de la mort se dissimule. Pourtant ce ne sont pas les rappels qui manquent. La conscience de notre finitude apporte-t-elle du sel à l’existence ou est-ce la distraction qui nous sauve ? 
On se débrouille, alternant nez en l’air et brassées de chrysanthèmes. 
Faut-il être éloignés à ce point de notre nature humaine, quand naissance et mort constituent évidemment les bases de la vie, pour voir un enfant qui vient au monde comme un évènement à ce point exceptionnel. La notion de reproduction, de transmission semble accessible essentiellement à des pères en papillotes et des mamans voilées. L'« heureux évènement », assurance vers l'avenir, peut s'accompagner de mots de bienvenue, moins laconiques que quelques émoticœurs générés par la négligence artificielle. 
Dans une époque où la confiance se distribue parcimonieusement, soignons les petits habitants du futur pas seulement pour financer nos retraites, mais pour que l'envie de vivre soit première.         
Symétriquement, si le passé n’est pas le territoire exclusif des morts, il est indispensable de convoquer l’histoire pour éclairer l’actualité, sans nous aveugler d’images à la ligne trop claire. 
« Le fascisme n'est pas un uniforme, il n'est pas le salut romain, le fascisme est dans les mentalités, dans le rapport de force entre les individus et les groupes, dans les manières d’agir, dans le langage… » 
Pasolini
Dans cette révision des fondamentaux de notre condition mortelle, le sentiment d'aligner des truismes m'étreint, que ne calme pas le retour vers d'autres gros mots. 
En regard de la virulence de certains dans les débats contemporains, la modération nécessaire inviterait à manier avec prudence le langage. Je me suis toujours interdit de traiter de « con » tout élève que j’ai eu à juger, mais à l’heure où l’intelligence artificielle se développe à la vitesse de l’éclair, je n’ai pas d’autre mot pour constater que la « connerie » de mes semblables est prompte à se manifester tous azimuts.
Le terme « instruction » étant devenu obsolète dans les écoles, on peut alors se demander sur quelle matière fonder une réflexion, élaborer une opinion personnelle.
Le mot « intellectuel » utilisé comme une insulte est, lui, encore usité bien que l’inculture se proclame plus que jamais, accusant d’arrogance ceux qui envisagent la complexité du monde, les ignares se posant en victime, avec un mépris d’empereur. L’inversion de la charge accusatoire est devenu un réflexe avec certains qui osent dire que les dessinateurs de Charlie avaient bien cherché leur mort.
«  Islamophobe » érigé en insulte ouvre la voie à l’auto censure et permet d’éviter toute critique de la religion, même envers ses extrémistes les plus sanguinaires.
L’apparition de nouvelles tournures dans les pages de désuets dictionnaires ou l’extinction de leur usage ne dépend pas de quelque académique prescripteur mais de nos paresses, de nos lâchetés.
Parti sur des notes optimistes, me voilà rabâchant que nous avons le monde que nous méritons dans sa beauté et ses absurdités.
Nous en sommes là : des hommes casqués pour la guerre ou par précaution routière, impuissants à empêcher la surchauffe de notre planète, incapables de négocier des mesures qui ne peuvent être que globales, érigent des murs autour de leur patrie et se blindent dans leur individualité.  
« Les habitants des pays éclairés, depuis qu’ils ne voient plus les étoiles, 
pensent qu’ils sont seuls ». 
Noëlle Bréham

jeudi 23 janvier 2025

Frères de cœur. Serge Legat.

Dans le cycle « destins croisés d’artistes », 
le conférencier devant les amis du musée de Grenoble ouvrait un troisième volet avec les autoportraits de deux icônes de la peinture.
« Autoportrait au chapeau de paille » de Van Gogh pendant sa période parisienne et
« Autoportrait au chapeau » de Gauguin après un premier séjour à Tahiti où sa très jeune maîtresse figure en arrière plan. 
 Dans « Interieur du peintre » la mère de ses enfants joue du piano.  
Gauguin, se situe encore loin d’une nouvelle façon de peindre telle qu’elle se manifeste dans  
 le tableau « Vision après le sermon »
dans lequel un arbre incliné sépare l’apparition de Jacob de la réalité. 
Avec Emile Bernard ils se distinguent des impressionnistes par leurs aplats et des contours précis, faisant la synthèse de ce qu’ils ont vu.
Dans l’ « Autoportrait au Christ jaune » celui qui  était « en quête d’un ailleurs », 
se représente en céramique et s’identifie au réprouvé. 
Van Gogh lors de son séjour à Paris s’était lié à Signac, Toulouse Lautrec.  
En 1888, installé à Arles, il invite Gauguin et Emile Bernard à travailler dans l’atelier du Midi.
Ceux-ci s’annoncent en envoyant leurs autoportraits avec chacun celui du « copaing ». 
Emile Bernard ne viendra pas, Gauguin partira au bout de deux mois. 
Gauguin se « méfiait de la nature », 
Van Gogh voulait peindre sur le motif, 
mais ils se sont influencés.
Vincent applique les principes du « cloisonnisme et du synthétisme » de Paul 
dans la « Salle de bal ».
Aux Marquises à la fin de sa vie, le symboliste rappelle quelqu'un avec « Tournesols sur un fauteuil ». Ils ne s’étaient plus revus mais avaient continué à correspondre. 
Cette amitié fut explosive
Rubens, maître de la peinture en pleine réussite, se rend en Espagne en 1628,
où il rencontre Vélasquez. Ils s'admirent réciproquement. 
L'ainé, ambassadeur hollandais, incite son jeune collègue à aller en Italie. 
italianisant côté mythologique, naturaliste et profane de l’autre, 
s’intitule aussi «  Les Buveurs ».
https://blog-de-guy.blogspot.com/2019/10/velasquez-damien-capelazzi.html
«  Philippe IV »
, roi des Espagne et des Indes, n’est pas idéalisé par le peintre de cour ; 
ce que dieu a créé ne se modifie pas.
Son épouse fille d’Henri IV et de Marie de Médicis a eu droit à son portrait équestre,
comme Baltasar Carlos, héritier de la dynastie décadente des Habsbourg. 
Il ne pourra succéder à son père, qui, devenu veuf, épousera sa nièce, la promise de son fils.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2012/04/espagne-pays-bas-au-xvii-dans-les.html
« Charles Quint à la bataille de Mühlberg »
du Titien inspirera
le Flamand et l’espagnol pour représenter
«  Philippe IV à cheval ». Rubens est bien le plus baroque.
Cézanne
, enfant solitaire se lie avec Zola le parisien venu à Aix. 
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/10/cezanne-damien-capelazzi.html
Obsédé par la violence, «  Le meurtre »
il appelait sa femme «  la boule », son fils «  le boulet ».
Dans 14 ° volume des Rougon-Macquart,
« L’œuvre » (1884), l'écrivain chef de file des naturalistes met en scène, Claude Lantier, "génie avorté", pendu devant le tableau inachevé d’une femme nue.
La rupture entre les deux amis d'enfance était entamée depuis un moment, elle sera irréductible lors de l’affaire Dreyfus où quelques artistes progressistes ont pu se révéler antisémites alors que
Gérôme, le classique, saura contredire ses clients.
Le peintre de
« La sainte Victoire » était passé de sa période « couillarde »
à un catholicisme virulent.
L'amitié peut être complexe et tourmentée. " Je t'aime moi non plus". En 1917, Cocteau, le touche à tout, présente Picasso à Diaghilev et ils montent « 
Parade » avec la compagnie des Ballets russes où sont réunis tous les talents, sur une musique de Satie.
Si le rideau de scène est sage, les costumes des managers vont déchainer une nouvelle bataille d’Hernani (1830), le plus emblématique des chahuts théâtraux où le jeune Théophile Gauthier s’était écrié à la vue de tant de cranes chauves : « À la guillotine, les genoux ! »
Claude Arnaud
avait repris le mot de Guitry dans le titre de son livre « Picasso tout contre Cocteau. » décrivant la relation de cinquante ans du peintre et du poète.
« Le verbe aimer est difficile à conjuguer : 
son passé n'est pas simple, 
son présent n'est qu'indicatif, 
et son futur est toujours conditionnel. » 
Jean Cocteau

mercredi 22 janvier 2025

Les gros patinent bien. Olivier Martin-Salvan Pierre Guillois.

Depuis son tabouret l’homme en surpoids voyage grâce à son gracile comparse qui court dans tous les sens, brandissant des cartons annonçant nuages et ferry, jouant la mouette et un phare à un rythme endiablé. Les rires n’ont pas cessé pendant une heure vingt.
Les Monty Python figurent comme référence et le mot  anglais « slapstik » peut caractériser cette forme d’humour burlesque, quand deux bâtons entrechoqués imitent une claque.
C’est pas tous les jours qu’on rigole, alors le public ne s’en prive pas qui a fait de ce voyage au pays des stéréotypes un succès depuis deux ans. 
Ils « cartonnent. »
Ils ont le sens du public quand ils se disent agacés par les claquements de mains des spectateurs et nous marchons puisqu'il faut prendre à partie le méchant qui nous le rend bien.
Quand le maladroit marche dans le caca, parle une langue inventée, et que tout tourne autour d’une séduisante sirène, nous revenons, allégés, en terre d’innocence, nous délectant de blagues nulles et d’’engueulades pour de faux.
Voilà du théâtre populaire où emmener toutes les classes qui apprécieront l’inventivité, l’humour des deux compères, nous en mettant plein les yeux, le ventre, avec trois fois rien : du scotch et des feutres, des emballages. 
Il faut plus de cinq heures pour installer les 500 cartons avant la représentation et refaire la marmotte passée à la broche, remettre dans leur boite tous les éléments qui se sont déchainés : pluie, neige et grêlons, donner un coup de balai.     

mardi 21 janvier 2025

Un cow-boy sous pression. Achdé & Jul .

Pour le 125 ° album de la série initiée par Morris nous sommes invités à Milwaukee, capitale de la bière où notre héros solitaire avec un sérieux mal de dos pour cause de surmenage est  appelé afin de tenter de mettre un terme à une grève dans les brasseries.
Dans cette ville au cœur de la « German belt » (6 millions d’immigrés allemands) les traditions sont maintenues : discipline et syndicalisme. Le shérif Benz portant une étoile à trois branches , comme une marque de voiture célèbre, n’est qu’un exemple de clin d’œil où les jeux de mots sont nombreux parmi des faits bien réels, au pays où « Les Desperados sont mis en bière ».
Et nous savons tout sur les origines du ketchup Heinz, du hamburger de Hambourg,  d’Eisenhower et Trump. 
Pour la tradition, nous retrouvons immanquablement les Dalton appelés à remplacer des grévistes alors que pour la nouveauté des cases adoptent des formats et des cadrages inédits. 
Lorsque Lucky Luke, se mettant tout nu, dépose ses habits noirs, rouges et jaunes, pour les faire sécher, les couleurs de la Belgique patrie de Morris sont comprises comme celles du drapeau allemand ainsi que peut l’indiquer l’indien « Aigle à deux têtes ».

lundi 20 janvier 2025

Truman Capote. Bennett Miller.

Un documentaire diffusé sur Arte après ce biopic remarquable de 2005 permet d’apprécier encore plus la performance de l’acteur couvert de récompenses, Philip Seymour Hoffman, dont la ressemblance avec l’écrivain est impressionnante. Nous voyons aussi des extraits du film de Richard Brooks de 1957 tiré du roman « De sang froid » inspiré du massacre d’une famille par deux repris de justice en 1959. Des intervenants apportent des éléments intéressants après l’heure cinquante que dure le film de Bennett Miller à ses débuts,
 
nous approchant du mystère d’un écrivain hors du commun et de celui des meurtriers.
Si les journalistes travaillent horizontalement, le romancier a l’intention d’approfondir, de multiplier les approches. Au départ il veut décrire l’impact pour les habitants de la petite ville du Kansas de ce crime affreux, sans mobile évident. Et nous allons bien plus loin.
A aucun moment on ne doute de la culpabilité des deux hommes, mais Truman Capote ne se contente pas de se renseigner sur leur passé terrible, il entretient surtout avec l’un des deux, Perry Edward Smith, des rapports très amicaux non dépourvus de manipulations de part et d’autre. La mort est promise aux deux hommes malgré les recours financés par l’écrivain. 
Les 8000 pages de notes doivent trouver leur aboutissement : redoutable compte à rebours.
C’est toute la richesse du film de montrer le new-yorkais  mondain, maniéré,  enquéteur réussissant à séduire le promis à la pendaison, au cœur de la Bible Belt au début des années 60. L’auteur de « Petit Déjeuner chez Tiffany » brillant et fuyant, drôle et tragique, direct et menteur, charmeur et gougeât, se sachant  génial et dans le doute permanent, n’est pas forcément sympathique avec son rire effrayant, ambigu, complexe. Il va connaître un succès considérable mais ne produira plus d’œuvre majeure. Il meurt en 1984 vaincu par l’alcool. Philip Seymour Hoffman est mort d’une overdose en 2014. 
« Il y a plus de larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne le sont pas » Thérèse d’Avilla

samedi 18 janvier 2025

Le soleil des morts. Bernard Clavel.

Retour avec délice vers le passé dans un roman au plus près de trois guerres :
de 70 à la seconde, en passant par les bataillons d’Afrique et celle de 14, la préférée de Brassens. 
« - Tout de même, répliqua Charles, est-ce que ça ne fait pas le jeu d’Hitler ?
A nous la charrue et à l’Allemagne l’industrie. Les avions. Les chars. Les camions…
Bat’ d’Af’ ne put s’empêcher de lancer :  
- Moi, chef, j’dirais à nous la faucille et à eux le marteau pour river les blindés. »
En retrouvant l’auteur vedette des années 80, j’avais l’impression de lire à nouveau des morceaux choisis de nos livres de classes de la communale qui délivraient à chaque fois une leçon de morale, tout en vérifiant que j’étais bien de ces temps là. 
« Il allait le plus vite possible et les mots qui dansaient en lui comme la bille dans le grelot l’aidaient à surmonter sa peur. »
L’effroi devant l’absurdité de la guerre, les humiliations militaires et malgré tout le patriotisme, le courage de la grand-mère au lavoir, les joies du braconnage… composent un  riche panorama du siècle passé autour d’un homme d’une incontestable droiture à la présence très physique. 
« Comme toujours, Pauline le regarda de la fenêtre de la salle à manger et, comme toujours, quand il eut traversé la chaussée, il se retourna pour lui adresser un petit au revoir de la main. » 
L’amour et l’amitié ne s’affichent pas, ils se vivent intensément, les douleurs se surmontent. 
« Presque toutes les clientes qui venaient avaient un fils, un mari ou un frère à la guerre. Certains avaient trois ou quatre proches sur le front et on ne parlait guère que des tranchées, des rats, des poux, des blessés et des morts. »
La confortable nostalgie de ces années aux couleurs contrastées, lisibles, tenant en 600 pages, n’occulte pas quelques maladroites simplifications. 
« Que les destructeurs portent un casque en acier ou, comme c’était le cas, le chapeau d’un homme d’affaires devenu maire d’une ville, il s’agissait toujours de salopards et Charles Lambert n’avait jamais aimé les salopards. » 
Ce roman à l’héroïsme un peu compassé, inspiré de la vie de l’oncle de l’auteur, nous repose pourtant  d’ égobiographies contemporaines où le cynisme se fait passer pour de la sincérité.   

vendredi 17 janvier 2025

Schnock. n° 52.

Ah tu me plais, tu me plais, miroir schnock de mes années soixante, quand les lumières palissent et que s’arrondissent les angles. Je me suis régalé avec cette livraison du trimestriel qui jamais ne déçoit consacré à Georges Pompidou
J’étais alors très Charlie Hebdo :  
« Pour la bande à Cavanna, Pompidou, qui se présente en homme cultivé, amateur de poésie et d’art contemporain, est en réalité l’incarnation par excellence de la bourgeoisie détestée, de l’ordre moral et du capitalisme financier. » 
Aujourd’hui, j’inverse les propositions et je suis étonné par sa finesse dans la reprise d’un entretien avec Michel Droit pour le Figaro littéraire qui m’aurait fait mourir de honte ou au moins rougir à l’époque, pourtant des formules comme celle là ont de l’allure : 
«  L’œuvre d’art, c’est l’épée de l’archange et il faut qu’elle nous transperce ».
Laurent Chalumeau, dissèque brillamment un morceau d’anthologie quand dans une conférence de presse, à propos de l’affaire Russier (prof suicidée après une relation amoureuse  avec un de ses élèves) le président de la République cite Eluard : 
« Comprenne qui voudra
Moi mon remord ce fut
La victime raisonnable
Au regard d’enfant perdu
Celui qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés. »
 Comme il est d’usage, un diconoclaste permet d’envisager la richesse du successeur du Général en plus moderne, depuis les Beach Boys jusqu’à ses dernières volontés au paragraphe « Ze end ».
Daniel Schneidermann règle ses comptes avec son ancien chef du journal  « Le Monde » tout en nous apprenant les dessous d’une querelle avec le journal Pilote à propos de caricatures de Pompon qui pouvait se montrer Pompidur avec Chaban ou Poher…
En 1978, commençait un feuilleton « Madame la juge» avec Simone Signoret
dont Montand avait dit : 
«  C’était facile de devenir l’amant de Casque d’or,
mais il a fallu beaucoup d’amour pour rester avec Madame Rosa. »
Après le top 15 des publicités pour disques (musicaux), la liste des succès en chansons arrangées par Jean-Claude Vannier s'allonge : « Mélodie Nelson »  « Que je t’aime », Brigitte Fontaine,  Herbert Léonard, Bécaud et Polnareff…
Le dessinateur Serre, «  Humour noir et hommes en Blanc », a commencé à être publié en coffret par les éditions du Grésivaudan avant de faire la fortune de Glénat dans un format plus populaire. 
Henry Guybet, certes pas « un acteur de compétition »  figure parmi les fondateurs du « Café de la Gare », son personnage de Salomon dans Rabbi Jacob, sa silhouette dans «  La septième compagnie » se sont inscrits dans notre paysage.
Parmi le recueil des vacheries, plutôt que les mots de Ségolène Royal contre l’Eurovision ou ceux de Zaho de Sagasan contre Hanouna, Ariane Mnouchkine me semble plus utile à propos des gens de culture envers le public : 
« Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur dit qu’ils étaient des imbéciles, puis comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds. »