jeudi 28 novembre 2024

Chicago, la ville des vents. Benoît Dusart.

Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble nous amène au delà de la « Skyline » de la troisième ville des Etats-Unis dans une agglomération de 10 millions d’habitants à cheval sur trois états du Middle West (Illinois, Indiana, Wisconsin).
Chicago est dans une situation remarquable avec l’axe Nord Sud du Mississipi  voisin, à mi-parcours entre Atlantique et Pacifique au bord du lac Michigan plus étendu que la Suisse.
En 1673, le jésuite Jacques Marquette et le commerçant Louis Jolliet sont les premiers blancs à traverser la Chicago river.
« Jean Baptiste Pointe du Sable »
originaire de Saint Domingue y installe son commerce à la fin du XVIII° siècle.
La s
culpture commémorant « La bataille de Fort Dearborn » (1812) est toujours en place, contrairement à d’autres statues  concernant la défaite des américains face aux amérindiens armés alors par les anglais. En 1820 la ville renait de ses cendres.
Des canaux se creusent dont l’un inverse le sens de la rivière.
Le chemin de fer s’installe avec une douzaine de gares rivales 
scarifiant la ville indépendante depuis 1833.
« Dans les années 1870, Chicago dominait trois pôles économiques majeurs : la région industrielle de la Manufacturing Belt « ceinture des usines » devenue La Rust Belt « ceinture de la rouille », la région agricole de la Corn Belt (« ceinture de maïs »), et la voie de transport fluvial des Grands Lacs. »
Les larges rues organisent un damier traversé d’allées secondaires.
L’école de Chicago, célèbre en architecture, existe aussi en sociologie pour expliquer la violence de la cité par la présence d’immenses abattoirs décrite dans « The Jungle »  de Upton Sinclair.
Le « Palmer House », premier hôtel offert à Bertha Honoré a été détruit 13 jours après son ouverture par le grand incendie en octobre 1871.
100 000 personnes se retrouvent sans abri.
La « Chicago Water Tower », le château d’eau, a résisté.
Mais les habitants de Chicago ne s’attardent pas sur le passé ; la ville reconstruite rapidement passe de 300 000 habitants à un million en 30 ans.
Le quartier central  du « Loop » doit son nom à la trajectoire en boucle du métro aérien construit en 1874.
Le « First Leiter Building », par William Le Baron Jenney, aux structures en fonte derrière  une façade non porteuse est éclairé par des fenêtres tri partites caractéristiques.
Son premier gratte-ciel à ossature d’acier « Le Home Insurance Building » mesurait 42 mètres de hauteur.
Le « Sullivan Center » du nom de son architecte s’agrémente d’une entrée métallique dont les motifs foisonnants s’inspirent de l’art nouveau. Son agence employa Frank Lloyd Wright que la concurrence voulut séduire par une offre de séjour de quatre ans en Europe, qu’il refusa.https://blog-de-guy.blogspot.com/2024/11/franck-lloyd-wright-benoit-dusart.html
Des progrès dans les fondations, l’ignifugation et dans les ascenseurs permettent la multiplication des constructions de grande hauteur parallèlement à une extension à l’horizontale dans les plaines voisines.
« Reliance Building »
.
La « Willis Tower » (442 mètres), un moment plus haut immeuble du monde a été dépassé depuis 1998 par  le One World Trade Center à New York.
Daniel Burnham
conçut  les plans de l'exposition universelle de 1893, surnommée « White City » pour la couleur des matériaux des bâtiments néo-classiques
tel le « musée des sciences et de l’industrie »  
et élabora un des premiers plans d’urbanisme. 
A la question : pourquoi Mies van der Rohe, architecte minimaliste, n’habitait pas les immeubles en verre « 860 et 880 » de Lake Shore Drive », il répondit qu’il ne pouvait pas y accrocher tous ses tableaux de Klee.  
Il a construit aussi le « Kluczynski Federal Building » devant lequel tranche un Calder.
Quel sera son avenir à côté de la « Trump tower » ( 98 étages) ?

Les électeurs de Chicago n’ont pas élu un seul maire républicain depuis William (Big Bill) Thompson, allié d’ « Al Capone », mais la ville de Martin Luther King est très divisée.
Les amateurs de basket qui ont adulé Michael Jordan des « Chicago bulls » ne fréquentent pas les amateurs de football américain ni ceux du base-ball. Les quartiers sont délimités par les communautés raciales.
Les Irlandais de la grande famine sont entrés en concurrence avec les Italiens délogés de leur quartier par un maire d’origine irlandaise pour construire un dynamique campus. 
Les Allemands, surtout installés à Milwaukee, ont animé les syndicats dans l’industrie de précision, les associations musicales et gymniques.
Les polonais se retrouvent autour des paroisses.   
Dans la ville composée de 80 communautés culturelles, 
le nombre de blancs, noirs et latinos s’équilibre.
Dans la ville d’Obama, les populations noires venues du Sud vers un mirage abolitionniste vont suppléer les soldats envoyés sur le front en 1916, mais c’est un exode dans l’autre sens qui est en train de s’opérer ces dernières années à cause de la violence armée et du coût de la vie. 
 
«Tête nue, pelleter, démolir, planifier, construire, casser, reconstruire,
Sous la fumée, la poussière sur toute sa bouche, riant avec des dents blanches,
Sous le terrible fardeau du destin, rire comme un jeune homme rit
. »
 Carl Sandburg Chicago poems

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