Nous éteignons nos petits écrans portables avant de nous
installer devant un grand où une ouvrière passe son temps dit « libre »,
son téléphone vissé à la main.
La chute de celui-ci constitue un évènement majeur dans
l’univers monotone de la jeune portugaise travaillant dans un entrepôt de vente
par correspondance.
La réalisatrice rend parfaitement l’ennui, la solitude de la
préparatrice de commandes entre deux bips de lecteur de code barre et de mornes
coups d’œil sur un petit écran allumé même lorsqu’elle se nourrit de sucreries.
Les personnages croisés sont gentils mais ne sortent guère de leur coquille.
La forme efficace en milieu familier exprime, sans tapage,
une bien triste société qu’une telle œuvre embellit par sa justesse.
Si le type d’emploi très contemporain rejoint la précarité
de « L’histoire de Souleymane »,
Ken Loach, le pittoresque en moins, se rappelle à nous comme
référence.

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