lundi 2 octobre 2023

Oppenheimer. Christopher Nolan.

Les productions précédentes du réalisateur ne m’avaient pas laissé de souvenirs impérissables
et je ne me sentais pas à priori intéressé par les états d’âme du père de la bombe atomique.
Eh bien, j’ai beaucoup aimé ce film à la rencontre d’un personnage passionnant, car ambigu face à un dilemme colossal à la mesure de la puissance des dieux avec la machine de mort qu’il a mis au point : 200 000 morts à Hiroshima et Nagasaki.
La reconstitution du puzzle narratif est stimulante mêlant excitation intellectuelle, luttes de pouvoirs et vie sentimentale,  identité juive face au régime nazi et fierté américaine.
Et surtout quelle responsabilité face à l’humanité : prométhéen !
La durée de trois heures permet de mesurer l’omniprésence et la virulence de l’anti-communisme, les aléas de la notoriété et l’aptitude d’une nation à mener un effort de guerre colossal.
La puissance financière, la mobilisation massive des scientifiques sur un site constitué de toute pièce au milieu du désert au Nouveau Mexique dans un contexte historique on ne peut plus brûlant sont parfaitement évoqués sur une musique efficace et des images séduisantes, un montage haletant qui permet de donner à réfléchir avec des dialogues approfondis où se risquent des enjeux cruciaux.

1 commentaire:

  1. Pas vu le film. Je devrais le faire, je suppose...
    Je vois qu'on a du mal à comprendre maintenant à quel point nos ancêtres avaient une terreur bleue du menace communiste. C'est d'autant plus vrai que, regardée de près, l'idéologie communiste a permis une belle fraternité parmi des gens dans des circonstances précaires ou difficiles. Je n'ai rien du tout contre la fraternité, la chaleur humaine, loin de là ; je la trouve essentielle, MAIS.... dégagée de ces beaux effets (secondaires ?), l'idéologie communiste a fait désintégrer plusieurs sociétés, plusieurs mondes, et elle était ravageuse, donc, je peux tout à fait comprendre la terreur à l'idée qu'elle s'empare des nations européennes, et même la nation américaine.
    Il faut faire attention à ses pulsions de pitié, et de révolte contre l'injustice, des fois. Elles ne sont pas toujours salvatrices, loin de là. Et on doit parfois se demander jusqu'où on est prêt à aller pour récolter les bénéfices secondaires ? de ces idéologies.
    Ce qui est vrai pour les idées derrière la révolution russe est également vrai pour ce qui était derrière la révolution française, qui a donné le même tournis au monde, et pour les mêmes raisons.
    Et quand on pense aux aspirations UNIVERSELLES de ces idéologies...il y a de quoi prendre peur. Les aspirations universelles sont totalisantes et... totalitaires par définition, même, et je n'aime pas l'empire, quel qu'il soit.

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