samedi 26 novembre 2022

New York sans New York. Philippe Delerm.

Le Delerm de l’année, que j’attends comme le retour de la couette sur nos nuits, ne déçoit pas, bien que je perçoive une gravité plus grande détachée des petits riens habituels. 
Au-delà du tourisme dans la ville des villes, la première ville juive du monde, 
il illustre notre rapport au monde où notre imagination, nos lectures, ont composé un tel tableau chatoyant que la réalité risque d’être décevante. 
« Manhattan n’est pas Manhattan toute seule mais une idée de la vie enclavée dans des noms plus rauques, Bronx, Brooklyn, Harlem. Tout cela fonctionne ensemble, le luxe même est un accident fragile de la sauvagerie et de la rébellion. » 
A travers les musiques de Dylan, Simon et Garfunkel, le cinéma de Woody Allen, 
les écrits de Kérouac, Dickens, les photos de Depardon et Maier,
les dessins de Sempé,
la skyline se précise, les boroughs (arrondissements) et tenements (immeubles) se revisitent et West Side Story nous enchante à nouveau.
Et même lorsque sa sensibilité ne rejoint pas celle de Folon ou de Simenon, il nous transmet de belles cartes postales recolorisées depuis celles qu’il aime chiner dans les brocantes de Normandie.
« A New York, les sources de vie jaillissent comme les bornes d’incendie dégoupillées par un enfant et qui déclenchent les rires alentour, une fraicheur insolente et libre au cœur de la touffeur d’été. »

1 commentaire:

  1. Ville juive ou ville néerlandaise ?
    Une petite nostalgie pour Sempé..

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