mercredi 16 novembre 2022

Nantes # 3

Nous revenons sur nos pas, près de la statue de Ramette et nous choisissons le restaurant le Régent pour notre pause méridienne. La bruine se met à tomber, et nous contraint à l’achat de parapluies au Monoprix tout proche, en vue des visites extérieures de cet après-midi.
En remontant vers l’Office du tourisme, nous découvrons le  passage Bouchaud  où s’épanouit la « jungle intérieure ». Elle se cache dans une cour intérieure qu’elle recouvre entièrement avec des plantes luxuriantes de toutes sortes, grandes ou petites, humides ou grasses mais toutes cultivées en pot sous la surveillance quotidienne de leur jardinier attentif. Un vrai jardin des plantes dans une arrière-cour autrement sinistre ! (surtout sous la pluie)
Nous rejoignons le point de rendez-vous et le groupe d’une quinzaine de personnes intéressés par la visite guidée retenue à l’ODT.
Nous commençons par le château des Ducs de Bretagne. Il fut édifié sous plusieurs règnes et à des époques différentes.
La 1ère étape date de François II de Bretagne au XV°. Sa fille Anne qui y vit le jour, l’apprécie l’entretient et l’améliore.
Bien que deux fois reine de France, car deux fois mariée, d’abord avec Charles VIII puis avec Louis XII, elle tient à marquer la puissance des Ducs de Bretagne à travers ce château.
De son union avec Louis XII nait Claude de France, mariée à François 1er. Le château ducal devient château royal et s’agrandit d’une aile Renaissance.
Une nouvelle partie s’ajoute encore sous Louis XIV avec un perron. Le château va servir de caserne, d’arsenal militaire et de prison.
Les Allemands l’occupent pendant la seconde guerre mondiale et l’affublent d’un Bunker dans la cour.
S’il subit maintes transformations, notamment au niveau des fortifications et de la construction du bâtiment du Harnachement pour stocker du matériel d’artillerie, il connait aussi des dommages importants : 1er incendie en 1670,  puis en 1800 un autre incendie provoque une explosion qui désagrège la tour espagnole bourrée de poudre et de munitions. L’impact se ressent jusqu’aux verrières de la cathédrale Saint Pierre soufflées par la déflagration.
Depuis 1862, il est classé monument historique et en 1915, l’Etat le vend à la ville. En 1924, il est aménagé en Musée municipal.
N’étant pas compris dans le circuit d’aujourd’hui, nous reviendrons demain pour le parcourir.
Notre guide nous entraine sur le chemin du Voyage à Nantes, un dispositif visant à aider et informer le visiteur dans l’espace public. Il est matérialisé par un tracé au sol de couleur verte, réactualisé et valable chaque année. Lorsqu’un œil vert interrompt la ligne, il signale une enseigne rigolote imaginée par des artistes et nous invite à lever le nez :
par exemple,un « maneki-neko », chat porte bonheur japonais secoue sa patte au-dessus de l’épicerie asiatique« Indochine »,
un canard jaune annonce un love corner,
ou encore un dentier géant avec des rigolettes (gourmandises nantaises) en guise de dents  illustre une confiserie.
Quant au  photographe il opte pour une paire de lunettes dont chaque  verre cerclée d’un diaphragme ouvert sert de perchoir à un oiseau noir et blanc et à un oiseau de couleurs.
Nous délaissons la Cathédrale mal en point et toujours en réfection
depuis l’incendie de 2020, perpétré par un
bénévole du diocèse chargé d'ouvrir et de fermer les portes du monument classé.
Nous déambulons dans le quartier médiéval du Bouffay où résistent quelques maisons  à pans de bois rue de la juiverie.
Dans les parages, l’ancienne maison des Echevins garde quelques vestiges de sa vie d’avant, elle conserve des traces d’une cheminée  incongrue ainsi exposée et mise en couleur par Flora Moscovici.
L’église Sainte croix coincée au bout de la rue de la juiverie nous surprend par son beffroi couronné d’anges trompettistes issus d’un autre monument.
Bien sûr notre guide s’arrête un instant devant la statue iconique de Ramette avant de traverser la voie du tram pour gagner l’île Feydeau.
Grâce à elle, nous accédons au 11 rue Kervégan à la cour ovale du XVIII°  aujourd’hui privée, faite de granit et de tuffeau.
Incontournable, nous repassons dans la galerie Pommeray avant de terminer par la place Graslin.
Dominée par le théâtre de style grec avec péristyle (1788), la place répond à une forme circulaire imparfaite dans l’alignement de ses bâtiments, tous de pierres claires comme le dallage. Des lampadaires modernes s’inspirent  de ceux qui pourraient éclairer l’intérieur d’un théâtre, ils s’adaptent bien au lieu.
Face au théâtre, La Cigale attire les clients depuis 1895 dans un décor Art nouveau qui lui a valu l’inscription aux monuments historiques. Ce restaurant abordable accueille les clients au milieu de mosaïques, peintures, sur bois ou céramique, genre Mucha, aux dominantes bleues. Une ambiance chaleureuse émane de cet intérieur grâce aux boiseries et aux lumières douces filtrées par des fenêtres à petits carreaux.
Séduit par le lieu, Jacques Demy avait choisi d’y immortaliser Anouk Aimée dans le film Lola  en 1961 (des scènes se déroulent aussi dans le passage Pommeray). Cela nous donne envie de le visionner… 
Ici s’achève notre parcours commenté, nous prenons congé de notre guide et de nos compagnons de visite.
Seuls maintenant, nous remontons le cours Cambrone afin de voir dans le jardin la statue du grand homme 
mais aussi «l’éloge de la transgression» de  Philippe Ramette: écrasée sous l’œil et la taille du  général conquérant très solennel, comme pour le narguer, une petite effrontée en bronze  descend de son socle, s’échappe.
Sur le chemin du retour, nous nous détournons vers la Place royale conçue en 1786 par l'architecte Nantais Mathurin Crucy déjà choisi pour la construction du théâtre. Célèbre pour sa fontaine monumentale symbolisant la vocation fluviale et maritime de Nantes, "la place n'a jamais habité de statue de monarque comme les autres places royales en France, mais elle a une valeur symbolique dans la ville et est un point prisé de rassemblements artistiques, festifs, ou politiques. Le site très endommagé lors de la seconde guerre mondiale, est restauré presque à l'identique entre 1945 et 1961. "
A proximité nous regardons l’église Saint Nicolas dont nous remarquons essentiellement les vitraux modernes et sombres mais nous n’investiguons pas plus, nous commençons à saturer.
Aussi prévoyons-nous quelques courses dans un monoprix pour le repas de ce soir avant de monter dans le bus n°4  à la station Foch-Cathédrale (Foc comme dit le GPS). Ouf ! Quel plaisir de se poser !

2 commentaires:

  1. La Cigale ne serait pas une brasserie des fois ? Un instant de stupeur en apprenant qu'un bénévole a mis le feu à la Cathédrale... on se demande ce qui lui passait par la tête, et comment ça s'est passé.
    Etant très contente de vivre dans un pays avec un patrimoine encore matériel, et sur pied, je défends le patrimoine encore matériel et sur pied.
    Merci pour la visite.

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  2. Restaurant plutôt avec la bonhommie d'une brasserie.

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