dimanche 13 novembre 2022

Adieu la mélancolie. Luo Ying Roland Auzet.

Du théâtre enfin! Des dialogues vifs et des dispositifs spectaculaires permettent d’accéder plus aisément à des questionnements utiles.
En comparant avec d’autres spectacles récents, je révise mon jugement à propos d’un créateur s’affrontant à des sujets ambitieux, dont les défauts en arrivent à apparaitre comme des qualités. 
Par un dispositif efficace de « théâtre dans le théâtre », le hors scène est exploité d’une façon originale et la puissance des images vidéos donne à plein sous des rythmes live qui dynamisent ces deux heures de réflexion.
Nous partageons les doutes, les hésitations, du metteur en scène inspiré par le poète Luo Ying revenant sur la « terreur rouge » de la révolution culturelle (1966) et ce qu’elle révèle des passions collectives et des blessures intimes.
Le nombre de morts de cette période ne peut être précisé même en arrondissant à la dizaine de millions près. 
L’énigme d’un escamotage d’une part de l’histoire parait invraisemblable pour les héritiers chinois et autres ex french mao-spontex jadis éblouis. Le respect persistant des états envers un des fondateurs du parti communiste chinois est également hallucinant.
Fils de paysan rêvant de devenir un intellectuel, je jugeais salutaire le retour, là bas, des intellectuels à la campagne, même si j’avais trouvé consternants de platitude les aphorismes du Petit livre rouge.
Les considérations sur le « Timonier » manipulateur de gardes rouges pour mieux liquider les communistes sont d’un autre ordre par leur dimension monstrueuse que les soupçons de machiavélisme accompagnant toute décision politique ou la fatalité des effets pervers escortant toute intention de justice.
Ces évènements ont eu des répercutions planétaires et dans le temps surtout par ce qui a été tu. Tant d'ignorance ébranle pourtant personnellement ceux qui se sont construits dans le silence et l’oubli. 
L’inflexible cynisme des révolutionnaires ne serait-il pas constitutif de l’hyper capitalisme « despotique et prédateur » qui fait de l’empire du milieu la première puissance ?
   

1 commentaire:

  1. A un moment, je me suis aperçue que la hargne hystérique de mon peuple américain des U.S. envers le communisme était une réaction à une idéologie qui s'érigeait dans la compétition avec l'idéal (judéo)-chrétien de la fraternité. L'idéal chrétien de la fraternité est antérieur à son avatar pseudo-politique, de mon point de vue, et fatalement, l'avatar pseudo politique s'appuie encore et toujours sur l'idéal chrétien qui est un idéal universel qui a été disséminé partout dans le monde, y compris en Chine. Cela fait que la compétition entre deux héritiers ("démocratie" occidentale vs. état communiste) autour d'un même idéal devient encore plus féroce. Et cela devient d'autant plus féroce qu'on nous vante la compétition comme une valeur sûre.
    Pourquoi ces lunettes roses pour la fraternité comme fondatrice de la relation ? La fraternité se veut-elle l'amour du prochain... universel ? Cela veut dire quoi, tant de mêmeté, si je puis dire ?
    Pour le respect des fondateurs... je ne sais pas si les gens ont vraiment le choix, parce que ce qui arrive quand on ne respecte plus les fondateurs, c'est très glauque. Vaut-il mieux respecter, ou pas respecter ? Et... avons-nous réellement le choix que nous nous vantons d'avoir dans cette affaire ? Peut-être que non, après tout...
    Regarde ce qui se passe quand ON NE RESPECTE PAS LES FONDATEURS, comme il advient aux U.S. en ce moment.
    Encore une affaire de Scylla et de Charybde. 500,000 sans abris pour la seule ville de Los Angeles, et je ne peux pas m'empêcher de penser que cela a à voir avec le non respect des fondateurs...
    Et voilà pourquoi je continue à dire que les dieux rient au dessus de nos têtes encore plus quand nous roulons les mécaniques que quand nous assouplissons un peu la nuque raide, et l'inclinons de manière humble devant notre humble condition humaine, de créature.

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