Le délicieux adepte de l’OULIPO a beaucoup écrit sur les
cyclistes et ces 190 pages se lisent en roue libre.
Il connait son sujet et
utilise le bon braquet pour nous emmener au cœur du peloton qui ne protège pas
que du vent.
« Moi le vélo,
j’aime pas tellement » Jacques Anquetil
Ces 45 chapitres parleront au paresseux regardant le Tour de
France depuis un canapé et au pratiquant martyrisé à la moindre bosse.
« Les coureurs
pédalent dans un rêve de France. Un rêve parfaitement douloureux, mais un
rêve. »
S’il met en scène divers types de coureurs, et de coureuses,
c’est plutôt aux anonymes du peloton, aux besogneux du « grupetto »
que va sa tendresse.
Quand il entre dans la tête d’un promis à la victoire, que
son euphorie a trahi, celui-ci est doublé sur la ligne.
Autour du Tour et de la bicyclette, la nostalgie n’est jamais loin.
« Et puis un
jour, la science s’empara du vélo. Les physiciens, les préparateurs physiques,
les nutritionnistes, les ingénieurs en mécanique des fluides, les
aérodynamiciens, les équipementiers s’unirent aux entraineurs pour ne rien
laisser au hasard. »
Mais il y a toujours des chutes abrasives, des crevaisons
crevantes, des moments de grâce et de découragement, des confidences et des
détestations, des adversaires avec lesquels il faut coopérer, les sprinters et
les montagnards, la tête et les jambes. Et le dopage ?
« Il existe
toujours, au fond de la maison, cette petite porte mystérieuse qu’on ne
parvient pas à sceller pour de bon. »
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