Ils étaient bien plus de quatre à avoir déménagé de
Montmartre à Montparnasse, constituant « L’école de Paris» entre 1906 et
1930. Modigliani,
Pascin,
Kisling,
Soutine,
tous les quatre juifs, étaient le noyau d’un groupe où Chagall le biélorusse eut ses
entrées ainsi que le catalan Picasso.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2014/01/lecole-de-paris-les-artistes-venus-de.htmlLe conférencier devant les amis du musée de Grenoble nous
rappelle leurs parcours sous un « Nu
couché de dos » de Modigliani (1884 -1919).
L’Italien avait commencé comme sculpteur influencé par Brancusi, « Princesse X », mais il ne poursuivit pas dans cette voie à
cause d’une santé fragile, il meurt à 35 ans.Le « Portrait de Beatrice Hastings »
avec laquelle il a vécu deux ans,
devenue son modèle après avoir
été celui de Foujita,
elle l'a suivi dans la mort.Pour la « Noire au turban rouge »,
la gamme chromatique est chaleureuse et rigoureux le graphisme. Une exposition de nus en 1916 avait entrainé l’intervention
de la police et une belle publicité.En 2017, Facebook et des journaux américains ont flouté un « Nu
couché » qui venait de se vendre 150 millions $.Modigliani a réalisé le portrait de « Soutine »
(1893- 1943), son ami venu de Lituanie et pourtant si différent, comme il le met
en évidence dans un « Autoportrait » angoissé, tuméfié,
travaillé dans l’épaisseur
de la peinture,
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/02/chaim-soutine-marie-ozerova.html« Le Bœuf écorché » au musée de Grenoble rappelle Rembrandt et
un épisode marquant de l'adolescence de Soutine où ayant transgressé la loi juive de la
représentation des images, il avait été frappé par un boucher puis enfermé dans
la chambre froide.« Paysage à l'âne rouge » aux formes tourmentées
affirme dans ses ondoiements un
« expressionnisme
bigarré ».La force du « Petit Pâtissier » a
saisi un marchand d’art qui lui a acheté 30 toiles d’un coup.
- Kisling (1891-1953) le Polonais devenu
français après avoir été blessé, portraituré par Modigliani, s’était engagé
dans la légion en 1915. Apprécié de tous, il va initier « Michèle Morgan »
à la peinture lors d’un séjour à New-York où il avait fui les nazis. Il avait multiplié les nus aux effets
postimpressionnistes. « Arletty »,
« Kiki de Montparnasse ».Loin des véhémences de Soutine, « La route de Bandol à
Sanary » est calme et lumineuse.
il a cherché du côté
impressionniste « Lucy avec une fourrure » et cubiste « Hermine au chapeau ».La vaporeuse « Manolita » a la
mélancolie expressionniste.« Femme
allongée avec le bras levé »
« Pourquoi
une femme est-elle considérée comme moins obscène de dos que de face, pourquoi
une paire de seins, un nombril, un pubis sont-ils de nos jours encore
considérés comme impudiques, d’où vient cette censure, cette hypocrisie ? De
la religion ? »« Autoportrait avec un modèle ».Lucy le trouvera suicidé dans son atelier.
« Adieu Lucy » écrit
avec son sang.
« Pascin
était un très bon peintre et il était ivre, constamment, délibérément ivre,
et
à bon escient.» Hemingway
Le jour de l’enterrement du « Prince de
Montparnasse » des galeries ont fermé.
Que de tourmente, là...
RépondreSupprimerSi seulement la transgression pour transgresser rendait libre... et heureuse, mais il n'en est rien. Un simple regard jeté sur les pas lointain ancêtres permet de le constater.
Faire des nus pour transgresser me semble une déchéance esthétique que je n'approuve pas...
Faire des nus pour célébrer la chair est une autre paire de manches, mais les tableaux ci-dessus sont-ils des célébrations de la chair ? pour le peintre ? pour le spectateur ?
Je ne célèbre pas avec ces tableaux.
Qu'on m'appelle bourgeoise ou moraliste si l'on veut, cela m'indiffère.
Je plains les femmes qui ont aimé ces hommes si délibérément ? malheureux. Je plains leur sort.