mardi 29 novembre 2022

Jamais. Duhamel.

Les couleurs pastel et un trait ligne claire désamorcent les drames d’une histoire limpide.
Une vieille dame aveugle ne veut pas quitter sa maison au bord d’une falaise qui s’écroule un peu plus chaque jour. L’érosion de la Côte d’albâtre sert de fil tendu à un scénario qui traite aussi de la responsabilité des élus et du grand âge.
Madeleine Proust, puisque c’est le nom de la nonagénaire normande, résiste à un maire caricatural mais partage un dernier verre avec le lieutenant des pompiers Ouedradgo avant une conclusion qui reste heureusement ouverte.
Elle fait comme si son mari disparu en mer depuis longtemps était toujours là alors que son chat à force de finir les parts du défunt est devenu obèse.
Elle aurait pu être complice des « Vieux fourneaux » depuis son village qui fait référence à celui d’Astérix.
« … j'ai visiblement la longévité d'un condamné à mort au Texas... … ça fait des années que je suis dans le couloir, mais je n'arrive pas à trouver la porte. Mais je ne me plains pas. Je respire sans être branchée sur secteur, je me déplace sans petites roues à l'arrière ». 
La légèreté est appréciable tant elle se fait rare dans la BD ou ailleurs, rongée par les préoccupations du siècle qu'elle évoque avec une efficacité plus grande.
 

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