lundi 20 décembre 2021

West Side Story. Steven Spielberg.

Je viens de comprendre, enfin, pourquoi le genre comédie musicale était un bon moyen d’évoquer les mythes fondateurs de notre civilisation.
Histoire éternelle d’amour et de mort dégagée de ses subtilités psychologiques, la fresque peut déployer ses images magnifiques, ses musiques inoubliables, ses danses de rêve, sa poésie lumineuse, ses impérissables récits. Un rythme fougueux réduit ces deux heures et demie en un songe fulgurant.
Comme La Fontaine avait repris Esope, soixante ans après, Spielberg rebooste le chef d’œuvre de Robert Wise qui ne manquait déjà pas d’énergie avec Jerome Robbins à la chorégraphie. Le balcon de Vérone des amants aux familles ennemies imaginé par Shakespeare se trouve désormais au bout d’un escalier d’incendie à New York.
Ce film vu avec son père, remercié dans le générique, lui avait donné envie de faire à son tour du cinéma. Merci.
Nous passons du théâtre au cinéma. Au-delà des maquillages moins visibles, des silhouettes moins lisses, cette dernière version apporte plus de profondeur, de cohérence, de force  au personnage du nouveau Roméo.  
Anita : 
- I want to be in America
J’aime vivre en Amérique
Tout est OK en Amérique
Tout est libre en Amérique

Bernardo
- Pour un petit prix en Amérique ! 
L’ardente Ariana DeBose dans le rôle d’Anita nous entraine.
Les rêves d’ailleurs, la violence des mâles, les conformismes communautaires, l’amour fusion qui transcende et emmène au dessus des jours et des nuits sont vivement traités.
L’apport de nouveautés nous permet de mieux interpréter notre actualité sans contredire la fidélité à l’original. L’ambitieux pari du père d’E.T. est réussi, pourtant la barre était haute.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire