bien que mis dans de mauvaises dispositions à cause de leur
positionnement anti pass pourtant habillé
d’humour : « Siamo tutti antipassti ».
Ils ne vont pas au-delà
des étiquettes pour comprendre ce qui amène l’extrême gauche à manifester aux
côtés de l’extrême droite et des « intégristes
criant-sans aucune ironie : « touchez pas à nos enfants » »,
voire à suivre Didier et Raoul suppôts de Philippot.
L’usage des jeux de mots donne du punch aux articles : «Cafetiers
pas cafteurs », cependant le contenu n’en est pas moins parfois contestable à mes yeux. Le mélange
des genres nuit parfois à leur crédibilité quand l’ironie submerge
l’information.
Par contre dans la parodie, ils sont dans leur élément : un
faux publireportage concernant les « e-shoes », chaussures à assistance électrique révèle avec verve
les absurdités de certains engouements contemporains.
Et leur page rigolarde
après la défaite de Piolle aux primaires écologistes les amène à dresser un
tableau piquant des loosers de la cuvette :
« Les
bibliothécaires grenobloises. Cinq semaines de grève contre le passe sanitaire
après avoir manifesté des mois contre la fermeture des bibliothèques il y a
cinq ans, mais pas un seul article dans la presse nationale, ne serait ce que
dans Libération. Meghan Markle change de chaussettes et BFMTV arrête ses programmes. Si l’attaché
de presse des bibliothécaires n’est pas un tocard, qu’est ce que c’est
alors ? » Depuis la presse nationale en a causé.
A mon avis, c’est leur
combat qui n’est pas le bon : alors que chacun doit prendre sa part dans
la lutte contre la pandémie, leurs positions outrancières ne peuvent que
susciter l’incompréhension.
Quant au chœur des soignantes ayant refusé la vaccination: elles geignent autour d’une
situation qu’elles ont-elles-mêmes créée.
Les critiques des rédacteurs sont affutées pour déceler le
ridicule des discours technocratiques et la vacuité de certaines innovations
tels des chèques cadeaux proposés aux citoyens qui ont bien trié leurs déchets.
La numérisation du service des Métrovélos
ne pouvait qu’attirer leurs remontrances.
Et c’est leur originalité que d’apporter des éléments vus
nulle part ailleurs à propos du dossier de la « Papothèque », structure en difficultés financières qui
s’occupe des personnes âgées dans le quartier du Lys rouge en soulignant les
contradictions de la majorité municipale et l’opportunisme des oppositions. Leur
vigilance concernant « La Seveso valley » est
salutaire et leur positionnement à côté d’une salariée abusivement licenciée du
Synchrotron est attendu comme leur
dénonciation des lenteurs d’Actis à
propos de logements mal isolés voire insalubres.
Leur coup de patte spécial
sera cette fois pour Glenat et ses
évasions fiscales et les tests comparatifs concernant les « bars-concepts »
ne leur font pas vraiment une bonne publicité.
Les dilemmes des associations invitées à s’installer dans le
nouveau centre commercial Neyrpic à
Saint Martin d’Hères sont intéressants car nous sommes amenés à nous faire à
l’idée que des démarches inédites sont à entreprendre lorsque les formules de
l’éducation populaire « ne font plus recette ».
Ils abordent rarement les sujets culturels, mais à
l’occasion de la sortie d’un livre : « Grenoble calling, une
histoire orale du punk dans une
ville de province », ils partagent l’humanité des rédacteurs mais trouvent
que la musique est trop bruyante.
Et bien, Guy, je suis en pleine rédaction d'un article critique sur "Le Marchand de Venise" de mon cher William, et j'arrive à ma dernière ambition : traiter le conflit qui oppose Shylock, usurier juif pratiquant l'intérêt à des taux frôlant l'extorsion, et Antonio, marchand chrétien qui délivre les infortunés tombés sous les griffes de Shylock, mais, sans se priver de dénoncer les Juifs et leurs forfaits.
RépondreSupprimerOn peut voir dans "Le Marchand de Venise" des mauvais Juifs et des mauvais Chrétiens s'entredéchirer.
Quand on a passé autant de temps dans la pièce que moi, on finit par conclure que l'Homme doit régulièrement trouver un objet pour vider sa rancune, y attacher sa hargne, sa haine, son besoin structural d'exclure l'autre, en allant, si nécessaire, jusqu'à le tuer.
Dans la pièce, les projets de Shylock ne sont pas déguisés, et il peut reconnaître qu'il veut tuer Antonio, parce qu'il le hait, et parce que ce dernier lui nuit en affaires. Antonio, par contre, ne peut pas reconnaître sa haine.
Cela me fait penser au constat suivant : je sais qu'à la Révolution française, quantité de clavecins ont été jetés dans les flammes par des esprits dans les dispositions ci-dessus. De nos jours, pourtant, nous sommes devenus plus civilisés (je ne fais pas une apologie de la civilisation maintenant. Mon crédo est "tous les avantages ont leur inconvénient, et vice versa.") Nous ne jetons plus les clavecins dans les flammes, nous installons les pianos dans les gares !
Des esprits... en pâte à modeler pourraient s'imaginer que cette initiative est faite pour amener la culture au peuple, mais je n'en crois rien. Je crois que c'est une manière nouvelle et améliorée de jeter les clavecins dans les flammes. En se racontant une tonne de bobards pour se donner bonne conscience, qui plus est. L'Homme a un talent inépuisable pour se raconter des bobards.
Comme d'habitude, Guy, je ne te trouve pas très nuancé sur la dernière Très Grande Passion que nous sommes en train de vivre. "Passion" à la hauteur de ce qu'une civilisation en pâte à modeler peut produire, qui plus est.
Non, je ne suis pas trop nuancée non plus. Voir plus haut...