Pas besoin de connaître son Batman sur le
bout des ongles, le personnage principal est suffisamment troublant pour nous
interpeler. Gotham, la ville du super héros ressemble furieusement à New York,
elle est en train de colapser.
Joaquin Phoenix est épatant, mais tout le monde
l’a dit sauf « Le Masque et la plume » qui se plait en ce moment à
apporter la contradiction à l’unanimité critique. Ce n’est pas moi qui les en
blâmerais.
Film violent. Mais comme avec les gilets
jaunes, on peut regretter la casse, tout en reconnaissant que c’est ainsi
qu’ils ont obtenu des sous. Sur le plan de la narration, l’efficacité passe par
du sang sur les murs pour nous éloigner de nos coutumières tisanes.
Les sujets abordés reviennent sur des thèmes
marquants de notre siècle. Si la bêtise des foules, leur folie, ne datent pas
d’aujourd’hui, l’emprise du rire, de la blague et de la dérision, devient
obsédante et les masques envahissants. Les passages à l’acte, la perte de tout
sens moral abondent.
Les polémiques entourant la sortie du film,
les interrogations sur sa dangerosité accentuent notre saisissement face à la
frilosité de la période, nos fragilités.
Mais quand on voit à la tête du pays le plus
puissant de la planète, un clown, on préfèrerait que ce soit une fiction et que
l’on se chamaille s’il mériterait un Oscar; un Nobel quand même pour celui qui
prononcera un impeachment.
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