Difficile de dormir sur un sol dur et caillouteux malgré le
tapis de sol et surtout à cause des aboiements et bagarres de chiens qui nous
enlèvent toute velléité de sortie nocturne. Si la nuit a commencé chaude sous
la tente envahie par les araignées, elle a fraîchi au fur et à mesure jusqu’à
rendre agréable l’utilisation des sacs de couchage. Après le petit déjeuner,
une partie de notre troupe nous quitte pour une randonnée d’environ 3h dans les mêmes conditions qu’hier :
montées et descentes rudes en terrain instable sans véritable sentier. Nous
restons sous la protection de M. Ali notre chauffeur.
Nous faisons quelques photos de troupeaux
en partance pour les pâturages, de leurs bergers, des hommes en moto ou sur des
ânes, sans avoir à nous éloigner beaucoup, puis prenons un temps de repos sous
l’ombre bienfaisante du saule. Dans l’air flottent les appels des bergères, les sonnailles de bêtes, le chant intermittent du coq et des oiseaux fragiles.Tout est tranquille.
Au bout d’une heure, nous partons en minibus récupérer les randonneurs à un endroit incertain puisque nous nous arrêtons plusieurs fois pour demander le chemin.
Le lieu de rendez-vous est finalement trouvé grâce au téléphone portable près d’un pont métallique qui enjambe la rivière où nous trempons les pieds. Trois voitures sont garées à proximité, leurs occupants lavent du linge, d’autres piquent-niquent ou se reposent sous les arbres au sol malheureusement jonché de déchets. Nos randonneurs débouchent du chemin au bout des trois heures annoncées, fatigués et contents de quitter leurs chaussures. Nous passons dans un village pour nous approvisionner en eau fraiche et victuailles que nous dégustons sous un arbre près d’un canal d’irrigation à l’eau toujours aussi fraîche.
Nous avons pensé à l’Afghanistan dont les montagnes assez sauvages doivent ressembler à celles là.
Nous prenons la route
d’Ispahan, descendons vers la chaleur et nous atteignons la ville en fin
d’après midi. Après cette
parenthèse bucolique, elle nous parait bruyante encombrée par une circulation
désordonnée où les voitures se frôlent, sans énervement ni animosité de la part
des conducteurs. Nous disons au revoir à Hussein à la gare routière où un bus
le conduira à Téhéran, puis continuons vers le centre historique de l’ancienne
capitale dont un dicton dit que cette ville est « la moitié du
monde », tout près de la place du Chah à l’hôtel Partikan.
Nous prenons
possession de nos chambres, où nous pouvons nous laver entre deux coupures
d’eau et partons à la découverte de la grandiose place Châ Abbas ( 500 m X 150 m) bordée de mosquées,
d’un ancien palais et de boutiques d’artisanat. A l’appel du muezzin marquant
la fin du jeûne, de nombreuses familles débarquent avec paniers et pique-nique
et réchauds sur les pelouses tandis que des calèches font un tour.
Pendant
cette période du ramadan, un homme sert gratuitement du thé sucré et chaud
légèrement safrané, presque devant le restau traditionnel où nous conduit Haleh
pour découvrir une spécialité de galettes fourrées de viande de mouton hachée
appelées « beryouni ». Les clients se
succèdent, d’autres se font servir à l’entrée et consomment dans la rue ou sur
la place. Fatigués, nous retournons à l’hôtel. Les plus gourmands font un petit
crochet pour acheter des nougats persans : les « gaz », mais
tout le monde souhaite tester au plus vite la douceur d’un bon lit.
D’après les notes de Michèle Chassigneux.
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