lundi 20 novembre 2023

Flo. Géraldine Danon.

Oui, encore un biopic et alors ? 
Le cuirassé Potemkine étant à la casse, quelques destins individuels peuvent être intéressants voire édifiants pour les amateurs de leçons à donner.
L’existence flamboyante et dramatique de Florence Arthaud, fille d’un libraire grenoblois par ailleurs éditeur de Tabarly, valait bien un film. 
Entre deux accidents sévères de voitures qui lui ont valu un retrait de permis, elle s’est permis avec une énergie extraordinaire de damer le pion à tous les coureurs mâles des mers. L’expression: « sacrée bonne femme ! » aurait des relents un peu popote à l’opposé de l’indomptable. Alors « Quelle femme ! » plus élémentaire, moins familier, rendrait mieux compte d’un engagement féministe déterminé qui n’oublie pas de séduire. 
Sa confiance en elle renverse les montagnes, sa ténacité la sauve.
Le format de plus de deux heures aurait pu être plus ramassé, sans sacrifier de belles scènes de mer, et la musique conventionnelle se montrer plus discrète mais l’actrice Stéphane Caillard est  charmante même si son personnage peut se montrer déplaisant, rançon de sa détermination. 
Je suis plus compréhensif envers un père inquiet que vis-à-vis de l’héroïne aux imprudences magnifiques mais suicidaires, pour une vie intense achevée à 58 ans.  

1 commentaire:

  1. Il me semble que dans le peut-être pas si bon temps que ça, la "vertu" des femmes étaient différente de celle des hommes. Dans les têtes très lointaines maintenant, être... "vertueux" ? "viril" ? pour un homme, c'était d'être courageux, et combattre avec énergie à la bataille pour sauver la population contre un ennemi, par exemple. Défendre... la patrie ? Pour les femmes, c'était d'être chaste, mot que nous ne connaissons plus. Cela voulait dire que les femmes étaient chargées de défendre... leur honneur, leur chasteté, LEUR CORPS, LEUR SEXE contre un/des envahisseurs/ennemis ? On pourrait dire qu'il y avait une vertu pour les hommes, et pour les femmes, et que ce n'était pas la même. Mais qu'il fallait du courage pour les deux. Le fait de voir les choses ainsi donne un rôle très important et VALORISE à la chasteté de la femme, mais... un rôle qui n'est pas sous les projecteurs, et qu'on ne récompense pas par un Oscar, par exemple...
    Nos ancêtres Romains ont reconnu qu'il y avait des femmes dont le courage était exemplaire dans des circonstances, qui normalement, mettaient les hommes à l'épreuve. Peut-être... n'aimaient-ils pas trop ça, car ça les déstabilisait... Peut-être...La vie sociale tend à montrer qu'agglutiner les femmes et les hommes dans les mêmes lieux n'est pas toujours de tout repos, ni pour hommes, ni pour femmes... Cela peut même conduire à des inhibitions graves chez les deux sexes, et... ça, c'est très dommageable pour les individus, et la société. L'inhibition (trop) est vraiment la poisse. Elle détruit le désir, la confiance en soi, la performance. Terrible.
    Florence Arthaud a vécu une vie d'Achille, à sa manière... Il faut de tous pour faire un monde, et loin de moi de vouloir apprivoiser/domestiquer tous les futurs Achille (hommes ou femmes) dont notre monde a besoin pour... progresser...
    Pour l'anecdote, ce qui est vraiment piquant dans le destin d'Achille, c'est que sa maman chérie ait voulu lui épargner une vie de héros. Maman voulait qu'Achille finisse comme mon beau père à l'hôpital à 90 ans passés, entouré de sa progéniture. Qui sait si l'obstination de maman à garder Achille hors de danger (et dans les jupes des femmes) n'a pas grandement contribué à le précipiter... sur le champ de bataille ?
    La vie est mystérieuse...on ne sait pas ce qu'on fait... par bienveillance, des fois...

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