lundi 16 octobre 2023

Les Herbes sèches. Nuri Bilge Ceylan.

G
rand, très grand film, magnifique et profond, fouissant les ambigüités d’une adolescente, de deux hommes et d’une femme en manège à trois.
L’hiver anatolien est photogénique pour le personnage principal auquel le réalisateur n’a pas donné le beau rôle, mais ce prof de dessin au magistère amer nous interroge. Les rapports qu’il entretient avec son colocataire, ses élèves, le mépris qu’il porte au milieu dans lequel il s’estime relégué est racheté par son regard poétique sur une nature qui ne connaît que deux saisons où les herbes à peine délivrées de l’hiver sèchent très vite sous le soleil.
Il se pourrait bien que ce soit une métaphore de la vie examinée à travers de riches dialogues où il est question d’envies d’ailleurs, de conflits entre liberté et fraternité. 
La mélancolie adolescente peut sévir de part et d’autres du bureau du maître, les questions existentielles ont plus de sens dans un village glacé qu’au bord du bobo canal Saint Martin.
Une fulgurance cinématographique nous rappelle que nous sommes au cinéma et dans le même souffle nous offre un miroir pour nos humaines faiblesses. 
Il fait bon retrouver le réalisateur
dans une durée de 3h 20 convenant parfaitement pour compléter les obscurités non révélées sous une couche de neige crissante.

1 commentaire:

  1. Merci pour la critique. Je regrette beaucoup de ne pas avoir pu voir ce film, et espère avoir l'occasion un jour, même sous la forme d'un DVD qui certes ne rendra pas justice à l'ambition de Nuri Bilge Ceylan, que je suis avec admiration depuis pas mal de temps maintenant.

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