La conférencière a proposé aux amis du musée de Grenoble une
vision de l’art contemporain africain tel que pourrait le représenter « Sibusiso »
de Zanele
Muholi.A la fin de XIX° siècle, au moment de l’expansion coloniale,
le Muséum des missions ethnographiques du Trocadéro privilégiait une approche
ethnographique avant que le regard se fasse artistique sous l’impulsion
de Paul Guillaume ou d’Apollinaire :
« Le Louvre
devrait recueillir certains chefs-d’œuvre exotiques dont l'aspect n'est pas
moins émouvant que celui des beaux spécimens de la statuaire
occidentale. »
Photographies de la collection de Paul Guillaume.« La femme aux yeux bleus » au regard noyé de Modigliani
dans son épure ressemble
L’art extra occidental a profité de la mondialisation pour
étendre sa renommée et devenir très côté. Quelques expositions panoramiques,
passant du cultuel au culturel, y ont contribué
de même que l’ouverture du Musée du Quai Branly, et son
ambassade : « Le pavillon des cessions » au Louvre. Seydou Keïta, photographe malien comme Malick Sidibé
peuvent illustrer des expressions
identitaires.L’ancien kinésithérapeute sénégalais Ousmane Sow utilise fer, terre,
jute, paille, matières organiques pour « Toussaint Louverture et la vieille
esclave » et malmène le bronze au vinaigre : « Lutteurs ».William Kentridge, arrière petit fils d’immigré
juif en Afrique du sud, fils d’un défenseur de Mandela, exprime les conflits
d’un continent, les identités violentées.« Remembering the Treason Trial ».L’univers coloré, très BD, du congolais Chéri Samba a influencé beaucoup
de ses compatriotes artistes : « Condamnation sans jugement ».Adel Abdessemed a été exposé à coté du Retable
d'Issenheim de Matthias Grünewald.Ses Christs de barbelés s’intitulent « Décor ».Le « Jugement dernier XIV »
de Barthélémy
Toguo exprime aussi la douleur.Plus explicites dans leurs références à la tradition,
les
tapisseries métalliques d’El Anatsui, composées d’objets de récupération,
il faut bien un
collectif à Ntombephi
Ntobela pour réaliser : « The President ».Otobong Nkanga dans « The Weight of Scars »
tapisserie monumentale,
deux silhouettes sont reliées à des cordes portant des
photographies de mines abandonnées.Les peaux de vache de Nandipha Mntambo veulent
« subvertir les
associations attendues avec la présence corporelle, la féminité, la sexualité
et la vulnérabilité »« Ghost » de Kader Attia parle de lui-même du silence, du
néant.« Silk Tapestry » de Billie Zangewa originaire du
Malawi affirme se position de femme, heureuse d’être une femme.Lebohang Kganye, « Setupung sa kwana hae
II », pose la question de l’héritage.A la flamme d’une lampe à pétrole, Géraldine Tobe se reconnecte au
passé d’avant les églises.Les
astronautes de Yinka
Shonibare, sont habillés de Wax. « Space Walk ».
« En art point de
frontière. » Victor Hugo
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