« Est-il sensible
ou moqueur,
Ton cœur ?
Je n’en sais rien, mais je rends grâce à la nature
D’avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur ».
Ton cœur ?
Je n’en sais rien, mais je rends grâce à la nature
D’avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur ».
Verlaine dont le titre est tiré d'un de ses vers était inévitable pour une histoire d’amour fou entre deux fous du poète : Vasco conservateur à la BNF et Tina mère de jumeaux en passe
de se marier avec un autre.
Poétique, drôle, bien que la distanciation permise par le
récit dans le bureau d’un juge alourdisse à mes yeux ces 200 pages, d’autant
plus brillantes que les histoires d’amour, comme disent la chanson, finissent… en
hématome.
« Le sonnet,
c'est un peu comme l'amour conjugal : sa beauté naît des contraintes qui lui
sont inhérentes. Pour le sonnet : nombre invariable de vers, invariablement
répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, nombre équivalent de
syllabes pour chaque vers, alternance des rimes féminines et masculines, etc.
Pour l'amour conjugal : pesanteur du tête-à-tête quotidien, inévitable effet de
routine, inopportune irruption du trivial, etc. Et c'est en dépit de cela qu'il
faut tirer du beau, voire du sublime - et c'est, inversement, ce qu'il y a de
si grisant mais aussi d'un peu facile dans le vers libre et l'adultère… »
Au cours d’une lecture jubilatoire, nous apprenons qu’à
l’hôpital psychiatrique sainte Anne, en plus de l’inévitable allée Verlaine, il
y a la rue Van Gogh, et celle nommée Gérard De Nerval, « Soleil noir de la
mélancolie » qui débouche sur le parc
Charles Baudelaire, l’auteur du Spleen.
Au cimetière Montmartre à côté de la tombe de
Stendhal :
« … il y en avait une autre, sur laquelle on
pouvait lire :Robert L. (1923-2006),
époux de Nicole L., née J. (1932-20 ). »
Les nombreuses allusions littéraires coulent de source dans
un contexte où le drame fait sourire :
« Et qu’est ce
que la vie, disait Vasco, si l’on y songe un instant ?
Des petits bonheurs éphémères, dominés par
d’insondables chagrins »
Pagnol disait :
« Telle
est la vie des hommes.
Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux
enfants. »
J’avais retardé la diffusion du « Château de ma mère »
à mes petits enfants pour que soit divulguée le plus tard possible cette sentence.
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