Les parois de verre de Jean Nouvel, isolant le lieu d’exposition du boulevard Raspail, rappellent, en plus intime, le musée des arts premiers du même architecte. La collection d’objets vaudous de Jacques Kerchache, un des initiateurs du musée du quai Branly, y est présentée jusqu’au 25 septembre.
Malgré une projection documentée et vivante sur certains rites, le mystère de ces croyances demeure entier, et nous en apprécions l’aspect plastique parfaitement mis en valeur, avec en arrière plan, une vue sur des herbes folles surprenantes en plein quatorzième arrondissement.
De grandes statues élancées destinées à la protection nous accueillent devant des cases stylisées et dans une salle en sous sol nous déambulons parmi quarante huit statuettes toutes différentes à la charge sacrément forte. La pénombre en ce lieu convient bien au mystère des statuettes faites pour sortir surtout la nuit dont un éclairage ciblé révèle toute la complexité.
La communication entre le monde visible et celui des esprits est opérée par des figurines recouvertes de terre, d’huile, de mixtures secrètes, entourées de cordes enserrant des os, des cheveux, des coins.
Les liens enserrant ces objets maléfiques ou de protection visent à emprisonner,
les taquets de bois à aller au cœur des problèmes,
quant aux cauris ils marquent le désir, l’attente.
La simplicité de la présentation nous invite à chercher à aller plus loin dans la connaissance de cette religion qui compte des millions d’adeptes regroupés en sociétés secrètes principalement sur la « Côte des esclaves » en Afrique de l’ouest (Bénin, Togo, Nigéria…) et aux Caraïbes.
Les chamans mystérieux d’un culte où Vaudou signifie « messager de l’invisible », avec des rites sacrificiels parfois inquiétants, ne cessent de nous interroger au-delà du temps consacré à la visite.
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