Du temps des foules sentimentales, il faisait bon
chanter : « tous ensemble (bis) » mais maintenant que les
blocs jaunes croisent les gilets noirs, la fraternité ne s’use qu’en petits
comités.
Régresse aussi tout sentimentalisme, quand les émotions sont
sollicitées plus que de raison dans le débat politique ou lorsqu’invectives et
bras d’honneur passent devant tout argument sensé. Face à un jeune Président au travail, des vieux épuisés et d'autres qui ne veulent plus se lever, sauf le poing.
Les blocages effectués par les plus déterminés contraignent
leurs collègues là où les difficultés des conditions de travail sont
inversement proportionnelles aux positions stratégiques et aux capacités de
nuisance des boutefeux.
Depuis « Toujours plus » de De Closet, très
années 80, les corporatismes existent toujours comme les inégalités, bien que les régimes
spéciaux se rebiffent au nom de l’égalité.
Les anonymes se lâchent sur les réseaux sociaux mais la
prudence domine et les micros s’éloignent quand il s’agit de contredire les
cris dominants, les communiqués de presse fournissant les journalistes en
éléments de langage.
Les intentions les plus noires sont prêtées aux
« assassins » qui osent la réforme et leur tête de caoutchouc est
écrasée sous le pied d’un député.
Certains osent parler sans scrupules de précipitation pour
une réforme des retraites qui occupe les colonnes depuis des décennies ; ce
n’est jamais le moment.
Dans le genre « gonflé.e », une des représentantes
d’ « Osez le féminisme » déclare que les féminicides sont dus à
« notre culture judéo-chrétienne » comme si sous d’autres cieux les
femmes n’avaient rien à craindre ! Par contre ce type de réflexion est
bien de chez nous quand les critiques portent en priorité sur nos pairs, pères
aux larges épaules.
Au fil des semaines, nous attendons la pluie comme un
épisode de beau temps. Et à force, l’homme bon de Rousseau Jean-Jacques se liquéfie et s’approche
du détestable. Son visage se grêle sous quelques pointillistes remarques tirées
d’une actualité dont j’essaie pourtant de m’éloigner. Une autre Rousseau s’avère
désormais plus bruyante que le promeneur solitaire, les médias qui n’ont trouvé
que Sardou à lui opposer ont choisi leur camp, sans que l’humanisme y gagne.
« Le diable est diable parce qu'il se
croit bon. » Ramiro de Maeztu.
Je viens d’un temps où Just Fontaine s’émerveillait qu’on le
paie pour jouer au ballon, alors les galactiques sommes qui circulent
maintenant dans ce milieu me semblent venir d’un autre univers. Il reste
essentiellement la nostalgie du sourire de Pelé, d’un drible de Kopa pour se rattacher quand même aux dramaturgies
présentes.
Le décalage est du même ordre en comparant l’école maîtresse
des places villageoises dont les agents savaient ce que civisme et République
signifiaient et celle qui a réduit ses horaires. Le SNES est contre le SNU (Service
National Universel) destiné pourtant à créer du commun au pays du « tout
pour ma gueule ». Les « Contretout », estiment cette entreprise
« totalitaire » risquant d’empiéter de surcroit sur les heures de
cours qui pourraient subsister après quelques jours de grève.
« La puissance
militaire remporte des batailles, la force morale remporte les guerres. »
G. Marshall
Hier on parlait avec une amie sur l'époque pré-chrétienne dans notre civilisation. Des fois je me pose des questions. Les Romains n'avaient pas encore recours à l'enseignement de Jésus pour s'horripiler du sacrifice humain pratiqué... chez les Indiens en Amérique, et les Druides en Angleterre, et en France. Les Romains (comme les Juifs, d'ailleurs) trouvaient que le sacrifice humain était barbare.
RépondreSupprimerA l'allure à laquelle nous repoussons les limites... de la régression, je me demande où on va à la vitesse où on va.
Pour les paroles de ces soi-disant féministes, ce sont des paroles d'ignorants, intolérants (je mets au masculin, car il y a sûrement des hommes dans le lot de ces féministes, et pour le moment le masculin continue à l'emporter...), qui causent d'ouverture quand ça les arrange, avec la poutre de leur fermeture quand ça ne les arrange pas.
Pour l'Homme de Rousseau : sûrement Rousseau ne pensait pas à l'Homme de la masse, si tant est que cela a un sens, d'ailleurs. L'homme de la masse n'est plus Homme, car il n'en a plus les moyens de l'être, "fraternité" oblige ??
Je conclus que ce que tu appelles la régression du sentimentalisme se réfère surtout à cette entreprise o combien folle de s'en prendre au Dieu juif (et chrétien), celui qui renverse les puissants, les forts, les roulant les mécaniques au moment où ils pensent avoir triomphé. Depuis que le monde est monde, l'Homme a les moyens de savoir que patience fait mieux que force et rage, et Il sait que quand Il l'oublie, l'enfer se trouve tout prêt pour le lui rappeler, et même l'engloutir dans sa défiance. (Le mythe de "Dom Juan" le dit mieux que moi.)
Pauvre Homme, qui n'apprend jamais Ses leçons...